Toutes sortes de pratiques sont quotidiennement mises en œuvre pour s’assurer que les enfants mangent bien, en quantité adéquate et au moment désiré.
Bien que ces tactiques procurent souvent l’effet escompté dans l’immédiat, elles peuvent aussi influencer de façon inattendue les choix alimentaires des enfants ainsi que leurs préférences et leur capacité à reconnaître les signaux de la faim.
«Pas de croustilles, c’est mauvais pour la santé»
Vos enfants grandissent dans un environnement où les aliments bon marché, appétissants, caloriques et peu nutritifs sont omniprésents. En réponse à cet environnement «obésigène», certains parents sont tentés de bannir totalement certains aliments «camelote» du régime de leurs enfants.
Ces fruits défendus deviennent alors bien plus intéressants et attirants que les aliments permis… Et lorsque les aliments interdits sont (enfin!) disponibles, les enfants risquent fort d’en consommer à l’excès, un excès qui pourrait mener à l’obésité…
De plus, ce discours encourage les enfants à catégoriser les aliments en «bons» ou en «mauvais» aliments et à préférer ces derniers. Leurs habitudes alimentaires futures risquent donc d’être grandement influencées par ces distinctions.
«Si tu ne manges pas ton brocoli, tu n’auras pas de dessert»
Tout parent aimerait voir son enfant dévorer son brocoli. Mais associer un aliment à une punition n’est certainement pas la meilleure façon d’influencer positivement la perception de l’enfant vis-à-vis de cet aliment.
Et le discours tenu par le parent présente du même coup le dessert comme la récompense suprême et comme un aliment-réconfort…
De la même façon, la promesse d’un aliment en échange d’une tâche («Tu auras des biscuits quand tu auras fait le ménage de ta chambre», par exemple) risque plutôt d’augmenter la préférence de l’enfant pour cet aliment-récompense.
«Finis ton assiette»
La reconnaissance des signaux de la faim joue un rôle important dans le maintien d’un poids santé.
En se voyant obligé de continuer à manger alors qu’il n’a plus faim, l’enfant apprend à ne plus se fier aux signaux de satiété envoyés par son corps.
Conséquence : dans des situations où les aliments sont facilement disponibles, l’enfant aura tendance à manger davantage, même s’il n’a pas faim, un comportement qui augmente les risques d’obésité.
«Ne mange pas trop de gâteau, ça fait engraisser»
Certains commentaires mettant en relation les aliments et l’image corporelle peuvent faire naître chez l’enfant une relation conflictuelle avec certains aliments.
Le gâteau est vu comme un aliment défendu, désiré et attirant, mais aussi culpabilisant. Sa consommation satisfait une partie de lui, mais le rend également honteux d’avoir dérogé à ce qu’il perçoit comme une norme familiale.
Des comportements de surconsommation ou de restrictions alimentaires pourraient alors tenter de compenser la perte de son estime de soi…
Pour aider votre enfant à développer de bonnes habitudes alimentaires :
- donnez le bon exemple en adoptant de saines habitudes alimentaires;
- prônez la modération plutôt que l’interdiction;
- à table, offrez-lui une variété d’aliments de qualité, et laissez-le décider de la quantité;
- évitez de catégoriser les aliments comme «bons» ou «mauvais;
- évitez de vous servir des aliments pour récompenser ou pour punir votre enfant;
- adoptez une attitude saine et équilibrée à l'égard du corps et de l'alimentation en évitant de transposer vos propres préoccupations sur vos enfants.