Rien de mieux qu’un séjour en Boeing pour laisser son esprit galoper. Puis, avouons-le, ici au moins je n’ai pas de repas à préparer et on va même ramasser la vaisselle sale sans que j’ai à lever le petit doigt. Une aubaine qui fait apprécier mes treize heures de vol. On profite de ce que l’on peut comme moment de grâce lorsqu’on est un parent. N’est-ce pas?
Alors, me voilà donc, en direction de Addis-Abeba en Éthiopie, où je prendrais un vol de correspondance pour la Tanzanie en vue d’y guider un safari pour des familles québécoises. Un de mes dadas préférés : partager des aventures et faire vivre à autrui des moments teintés d’ailleurs. Je me présente : Maman Globe-trotteuse alias Caroline (ou vice-versa), blogueuse voyage et guide de safari à ses heures. Maman de fillettes de trois, huit et dix ans.
J’aurai le privilège de vous partager quelques-unes de mes péripéties et ce, dans l’unique but de vous donner envie de globe-trotter et d’en redemander…
De l'Espagne au Japon
Assise à mes côtés, les yeux rivés à l’écran du banc devant elle, ma fille aînée Ella m’accompagne. Ravie que l’on ait laissé au pays ses soeurettes. Ainsi, au fil du temps, ma grande a su me confirmer que j’avais raison d’écouter ma petite voix intérieure qui me suppliait de combiner instinct maternel et instinct de voyageuse.
À deux mois déjà, elle s’envolait à mes côtés pour rejoindre une communauté autochtone où j’allais honorer un contrat. À trois mois, nous étions en route pour le Japon. S’en est suivi ses premiers pas en Espagne, ses premières brasses dans les Caraïbes, premiers coups de patins en Russie et premier pupitre à Bali, en Indonésie. Actuellement, pour notre séjour en Afrique, elle est promue apprentie guide de safari. Elle devra introduire les enfants du groupe à la culture tanzanienne et à quelques règles de base pour voyager en sécurité. Ce défi l’excite au plus haut point.
Vous dire l’émotion que je ressens lorsque je l’entends préparer un exposé oral sur un pays pour un travail en classe. Elle présente souvent la destination sous un angle que je ne soupçonnais pas. Ses yeux d’enfants m’aident à voir le monde d’une façon différente. Surtout, elle me rappelle qu’au final, l’endroit importe peu…c’est ce qu’on y vit qui compte. Et les voyages sont souvent source de temps heureux passé ensemble.
Leçons de voyage, leçons de vie
Pour ma part, c’est à la fin de l’adolescence que j’ai saisi l’opportunité de découvrir des contrées dont j’avais vaguement entendu parler. Depuis, une quarantaine de pays meublent mes souvenirs. Des épisodes de bonheur, d’intensité, mais aussi quelques difficultés. J’ai appris. Du meilleur, comme du pire. De moi-même et des autres. Tirée quelques leçons d’humilité et une bonne dose de débrouillardise. Aller ailleurs, pour voir si l’on y est, se révèle toujours gagnant. Gageons qu’une partie de vous s’y trouve. Peut-être pas celle que vous croyez.
Sur ce, je vous laisse car je dois aider Ella qui vient de perdre une prémolaire. Oui, en vol. Et ça saigne pas mal en plus. La vraie vie parentale n’est jamais bien loin, même en plein ciel. Au fait, quelqu’un a un contact pour la fée des dents tanzanienne? Offre-t-elle des shillings sous l’oreiller?
Alors, chers aventuriers de la parentalité, je vous donne rendez-vous le mois prochain.
