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AnonymeInscrit le : |
Bonjour,
Je potasse un vieux livre de recettes que nos grands-mêres utilisaient. Dans le livre, on voit la photo d'une cuisine "nickel" d'un bout à l'autre. On voit la femme avec sa robe du dimanche et son tablier "impecc"... parce que, nenni, pas question de cuisiner avec le tablier non repassé! Du coup, je philosophe. Du temps où nos grands-mêres avaient les enfants par dizaines, qu'est-ce qu'elles ont dû ramer et se sentir coupables à l'idée de ne pas arriver à se conformer à ces exigences irréalistes et trop élevées! Bien, vous savez quoi? J'ai passé une année à lever le pied sur les exigences trop élevées qui me traversaient l'esprit. Ça a révolutionné ma vie! Dehors, la perfectionniste! La qualité, c'est d'aimer le travail bien fait sans plus... C'est d'être, à la limite, rigoureuse ou minutieuse dans ce qu'on fait. Être perfectionniste, c'est un travers de l'esprit, un mécanisme dysfonctionnel d'adaptation à des souffrances. Et vlan! J'ai entamé une reprogrammation. Ma cuisine, elle est propre, mais j'en ai marre de vouloir qu'elle soit en tous points nickel! Si mes visiteuses ne sont pas contentes, bien qu'elles viennent frotter! Ça ne fait pas leur affaire? Bien, qu'elles me reçoivent chez elles et tant pis! Il y a des limites. Dans la vie, quand quelqu'un tombe malade, on ne se dit pas : "Une chance que j'ai frotté ma cuisine nickel. Ça m'a branché sur les valeurs importantes de ma vie". Non, on pense au temps qu'on a passé (ou qu'on aurait dû davantage passer) avec ces personnes. Et "Toc, toc, toc! Qui va là? La réalité"... Je travaille dans un milieu où les gars sont majoritaires. Bien, leur bureau, il y a des choses qui traînent et ils n'en font pas tout un plat. Quand ils reviennent le soir chez eux, mes collègues, ils ne se ruent pas sur la vadrouille ou sur le torchon. Ils embrassent leur conjointe, ils jouent avec leurs enfants et aident à préparer le souper. Puis, en soirée, s'il reste un petit minou de poussière dans le coin d'un mur, ils ne compulsent pas. Ils demandent à leur blonde de venir s'asseoir et de se reposer quelques minutes. Leur blonde résiste, mais ils insistent. Je le sais : ils me l'ont dit... et leur conjoint aussi, d'ailleurs! Au party de Noël, ils mettent un tablier à leur enfant. S'il y a une tache qui tombe malgré tout sur un vêtement, ils ne traînent pas forcément de "Tide-To-Go". Ils vivent avec la tache! Ils n'ont pas eu le conditionnement "nickel à tout prix". Et, vous savez quoi? Ils ne le veulent pas non plus. Entre deux bouffées de ménage, il y a une vie à vivre... Du ménage, ça en prend, mais la vie est trop courte pour compulser là-dessus! J'essaie d'avoir mon premier bébé et, sincèrement, ça ne me tente pas du tout de me triturer la tête pour être parfaite. Vous savez quoi? Les "Décore ta vie" de ce monde n'auront pas raison de moi. Moi, si je peux enfin avoir un bébé, je vais tenter de faire ce que je peux en travaillant fort pour ne pas me demander l'impossible. Je pars avec l'idée que je ne serai pas parfaite... Ça enlève de la pression. Je ne veux pas compulser à l'idée que le coussin jaune ne "fit" pas avec le mur... Je m'en tape un peu que les meubles ne soient pas à 100% assortis. Je m'en fous un peu que le premier pyjama de bébé ne soit pas signé Versace... Je veux que le tout soit sécuritaire, chaleureux sans me ruiner. Je veux que ce soit rangé, sans me casser la tête. Dans la vie, les coffres à jouets ont été inventés pour qu'on passe du temps à faire autre chose qu'à classer des blocs Lego par ordre de grandeur et de couleur... Je veux me simplifier la vie... C'est ce que je me souhaite pour 2010. Bonne journée... et bonne année à vous! |
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AnonymeInscrit le : |
Bonjour à vous toutes,
C'est vraiment touchant de vous lire. Grand merci. Ce qu'il y a de poison dans le perfectionnisme, c'est que les racines titillent notre tête de temps à autre. Quand vous voyez la superwoman à l'image nickel, parfois, ça confronte sa propre vision de ce que l'on voudrait être. Par contre, le gros travail à faire sur soi, selon moi, c'est vraiment de cultiver son estime et sa confiance pour ne pas se sentir diminuée ou attaquée par de tels modèles. Les gens dans la vie font leurs choix. Avec le temps qui passe, je me rends compte qu'il y a un certain plaisir à faire le ménage, car c'est physique et c'est tout de même libérateur. Par contre, chercher les minous de poussières au cas où il y en aurait, ça, non. J'aime m'arrêter et philosopher. En fait, si on pouvait gagner notre vie à philosopher à méditer sur l'amélioration de soi et du monde, je voudrais en faire un "side-line" à mon travail. Bien, quand je vois une femme en dénigrer une autre, en jasant avec sa copine, parce qu'elle estime que telle autre femme ne sait pas s'y prendre avec son enfant et la tenue de sa maison, je voudrais mordre. Il y a une marge entre le fait d'être négligeant et le fait de mettre ses valeurs et son énergie aux bonnes places. Faire le grand ménage de la maison 4 fois par année et plus, ce n'est pas à portée de tout le monde. C'est bien correct ainsi. On ne va pas en prison parce qu'on combine le ménage d'hiver et de printemps ensemble! Dans la vie, il y a des enfants, des conjoints, des membres de notre famille et des qui ont besoin de nous. Mais, au-dessus de tout ça, on a besoin de prendre soin de soi-même. Si on passe notre temps à sauver le monde et si on ne s'arrête pas pour prendre soin de nous, il faudra s'arrêter pour prendre le temps d'être malade et de se retrouver un jour. Il a fallu que je tombe suffisamment malade pour comprendre la leçon. Je suis plus que ravie quand je vois que d'autres personnes ont su prendre soin d'elles sans atteindre le point de non retour. Mesdames, mille fois bravo! |
cyn242Inscrit le : |
Te lire, Florilège, m'a fait le plus grand bien, et m'a permis de voir que, dans le fond, cette nouvelle résolution prise dans la nuit du 1er janvier n'est pas si folle...
Je suis une maman d'une petite fille toute neuve du 17 octobre dernier; je m'obligeais, dans ses premières semaines, à tenter de tenir une maison parfaite, rangée, des repas chauds et pas préparés à l'avance... fallait bien prouver à l'humanité que 21 ans, c'est pas trop jeune pour s'occuper d'un chum, d'une maison ET d'un bébé, et que notre jeunesse nous donne l'énergie nécessaire pour tout faire. Ben j'en ai eu quelques nouvelles avant les fêtes... je pense bien qu'il n'y avait que moi à convaincre; les autres s'en foutent un peu... Et la balayeuse pendant une sieste de bébé, ça épuise maman, ça réveille bébé, et ça ne nous rend pas plus heureux. En plus, ça nous stresse et nous fait manquer de lait pour notre petite chérie... En observant mon chéri qui lui, n'interrompt pas une défaite du Canadien pour courrir derrière le minou de poussière qui vient de passer, je me suis rendu compte que le monde ne s'en porterait pas plus mal si mon appartement n'était pas rangé comme dans la revue, que mon chum ne m'aimerait pas moins si son lavage restait dans le panier pas plié pendant 1h ou 2 de plus, que mes parents n'aimeraient pas moins leur petite-fille parce que sa mère ne perdait pas tout son temps à ramasser... J'ai donc décidé qu'on faisait du ménage une priorité moins absolue... On n'attend pas de se sentir dans une porcherie pour en faire, mais on ne se voit pas miroiter dans le plancher non plus. Et maintenant, quand je m'assois par terre à côté de ma fille qui jase avec le perroquet de son tapis d'éveil, eh bien je ris avec elle plutôt que de pleurer devant l'ampleur de la tâche. Je regarde les minous courrir sur les bords ddes murs et j'en rigole, et j'oublie ma vaisselle qui attend sur le comptoir, et qui ne le sait pas encore, mais qui attendra encore un moment... parce que je préfère de loin les bulles que ma fille se pratique à faire que celles faies par le savon dans l'évier ! |
menoummmInscrit le : |
Quel sentiment agréable de vous lire et de voir que plusieurs vivent cette révolution de l'abandon du perfectionnisme! Depuis quelques semaines déjà, je vis ce tournant qui se ressent dans mon corps autant que dans ma tête. Il m'est venue l'intuition, il y a quelques temps qu'il fallait, pour faire disparaître mon stress, que je fasse tout plus ''à peu près''. Le principe 80/20 (vous connaissez?) m'avait préparée à ce virage en m'obligeant à faire l'essentiel, sans plus.
Alors voilà, en faisant les choses, même les plus simples comme marcher, manger, cuisiner, choisir un truc, conduire, plus ''à peu près'', j'ai vu un très grand changement dans mon niveau de stress. Puis en lisant sur le perfectionnisme, j'ai trouvé d'autres trucs qui changent complètement ma vie. L'un d'eux est le suivant : m'ouvrir à laisser là des imperfections, des ''défauts'' dans mes travaux, dans mes recettes, dans mon habillement, ma coiffure, la vaisselle, etc. Et passer à autre chose. Et en acceptant que ma vision de ''tout parfait ou rien du tout'' est biaisée, mon stress fond comme glace au soleil... et j'arrête de procrastiner!!! Le travail me stressait énormément, mais maintenant, j'effectue une tâche à la fois, selon mon rythme et tout se fait tellement mieux. J'ai hâte de me voir dans un an... peut-être mes problèmes de santé auront-ils tous disparu? Merci pour vos témoignages, c'est bien de confirmer que les révolutions sont fréquentes, et à toutes les perfectionnistes stressées, ne lâchez pas! Même si vous êtes perfectionnistes depuis toujours et que ça vous rend malade, suffit de prendre les moyens pour guérir pour enfin baisser la garde et arrêter cet état de constante vigilance!!! Amitié, Menoummm |
AnonymeInscrit le : |
Bonsoir, Madame Sauvage!
Le petit mot écrit m'a fait du bien. Merci d'avoir pris ces minutes pour les transmettre. J'ai longtemps eu un rapport amour-haine avec l'écriture. Je suis ravie que mon petit texte soit apprécié et qu'il puisse servir à d'autres personnes. Il a fallu que je tombe malade et que je me frappe le nez dans quelques murs pour comprendre. Depuis ce temps, j'aime aider d'autres personnes à guérir de leur perfectionnisme exagéré. C'est ma modeste contribution à la santé mentale du monde. Je suis un peu nostalgique. Dans quelques jours, ça fera un an qu'aura eu lieu ma fausse couche. À pareille date l'an dernier, je me battais pour le garder. Ton message m'a aidé à passer ma journée. Merci. Bisous... J'admire ton courage. Être une maman monoparentale, ça prend toute une force et une organisation. Bravo! |
sauvageonne_micahInscrit le : |
C'est presque surréaliste de lire ton texte...
J'ai eu un raisonnement similaire la semaine dernière...bon j'ai un enfant de deux ans, je suis monoparentale et je ne vois pas le jour où j'aurai le privilège de lui marmitonner un semblable, mais... La cuisine NICKEL le salon qui ''matche'', la salle de bain qui sent le bonbon, la présentation sans faille, les vêtements sans taches...et bien c'était mon rêve (et très loin de ma personnalité), je viens juste de comprendre que mon enfant s'en fout complètement du bordel régnant en ma demeure...et moi itou! Et on a du fun, pareil! Et les visiteurs aiment notre chez-nous qui ''fit'' pas et se foutent pas mal des moutons de maison... C'est comme une épiphanie, le ''HOUWAAAAAA'' avec des lumières qui aveuglent... Je sais ton sentiment, différemment mais je comprends très bien! Mon fils a prit dix ans à arriver (j'ai même cru que je ne pouvait pas avoir d'enfants après mes deux fausses couches), j'ai cru au mythe tout-se-doit-d'être-nickel dur comme fer...sauf que dans la vie plus on perfectionne moins on fonctionne... Merci florilège, j'aime ta plume! |
AnonymeInscrit le : |
Ahhh! Une collègue de la résistance!
Bienvenue et merci de ton message. C'est vrai que ça fait du bien de se "déconditionner" à être parfaite. En fait, je pense qu'on travaille mieux en arrêtant de viser l'impossible. On fait ce qu'on peut et le reste, bien, ça attendra. Merci d'avoir écrit! Si d'autres révolutionnaires veulent tenter le coup, laissez-vous séduire par la vague. Je vous le dis : ça fait du bien en titi... |
TinKer-BellInscrit le : |
J'ai franchement aimé lire ton texte ! :)
En plus il me rejoint totalement, je suis autant drop-out que tu souhaite le devenir ! Hihih Je te le confirme, on vit bien en maudit !! Tinker, qui te bisoute XxxxxxxX |