De la naissance à environ 9 mois, tous les bébés du monde sont en mesure de différencier les sons de n’importe quelle langue. Par la suite le bébé se concentre sur les sons de sa propre langue pour pouvoir être capable de les produire éventuellement. C’est pour cette raison que les usagers de certaines langues sont incapables de prononcer certains sons.
Lorsque nous apprenons une deuxième langue, nous avons déjà identifié les choses, il faut seulement les renommer dans la nouvelle langue. Exemple, nous savons ce qu’est un chat, nous devons donc simplement ajouter l’étiquette « cat » dans notre mémoire. Le bébé n’a pas cette chance lorsqu’il apprend une langue. Il doit d’abord comprendre la différence entre une chose poilue à 4 pattes qui fait « miaou » et une autre qui fait « wouf », et nous ne sommes qu’au début de la liste de choses poilues à 4 pattes!
Quelle est la différence entre « le chat a mordu le bébé » et « le bébé a mordu le chat »? Ce sont pourtant les mêmes mots qui sont utilisés dans ces deux phrases. Imaginez-vous la complexité de comprendre le sens d’une telle phrase pour un bébé, alors que dans sa tête se sont les mêmes mots qu’il entend.
Vous comprendrez donc que ce n’est pas parce qu’un bébé ne veut pas communiquer ou ne comprend pas ce qui l’entoure qu’il ne parle pas, mais plutôt parce qu’il travaille très fort à assembler tous les morceaux dans sa tête.
Les signes l’aident dans son apprentissage des concepts, la référence pour la case « chat » est déjà présente lorsque le mot arrive. Lorsque le bébé commence à utiliser le signe, c’est qu’il a déjà fait une grande partie du travail (comprendre le concept, utiliser le concept au bon moment, etc.), il est donc plus facile de trouver la bonne case lorsque la transition vers la parole se fait. Lors de l’apprentissage des signes, le signe est toujours accompagné du mot et la combinaison est répétée à plusieurs reprises. L’enfant fait donc l’association assez rapidement.
Il est conseillé, pour qu’un enfant apprenne à parler, de lui parler le plus souvent possible en lui expliquant, par exemple, ce que nous faisons, pour lui permettre d’enregistrer un certain vocabulaire. Les signes aident à stimuler la conversation. Prenons le cas, où l’enfant regarde dehors et pointe quelque chose et oups, en regardant nous-même, la chose n’est plus là, nous allons donc proposer à l’enfant une série de possibilités (oiseau, écureuil, chat, etc.) que l’enfant a pu voir, et si nous n’arrivons pas à la bonne conclusion, celui-ci sera désappointé de ne pas avoir réussi à passer son message. Qu’arrive-t-il si dans le même cas, l’enfant fait le signe pour « chat »? Nous allons aussitôt lui dire quelque chose comme : « Tu as vu un chat? Tu aimes les chats? Peut-être était-ce le chat du voisin? Quelle couleur était-il? Noir ? » L’enfant tout joyeux, écouteras attentivement ce que l’on dit et partagera notre enthousiasme, créant ainsi un lien en plus d’apprendre des caractéristiques intéressantes (nouveaux mots) sur le chat qu’il a vu.
28En conclusion, les signes permettent la compréhension d’un concept, stimulent l’intérêt de l’enfant et le rendent plus réceptif, car il choisi le sujet de la conversation en initiant le signe, lui apprennent un vocabulaire pertinent à son quotidien (lait, chat, dodo, couche, etc.) qu’il mémorise plus facilement, ouvrent la porte à un flot de paroles associées au sujet choisi et permettent même de faire des phrases simples en combinant deux signes (ou plus) ENCORE + LAIT par exemple, bien avant que le bébé soit en mesure de combiner deux mots.
Ce sont ces quelques raisons (parmi plusieurs autres), prouvées lors des recherches de Dres. Acredolo et Goodwyn, qui permettent d’affirmer que le langage des signes pour bébés stimulel’apprentissage du langage verbal.
janvier 2006