Les compléments multivitaminés permettent de nettement réduire les naissances d'enfants ayant un poids insuffisant, selon une étude étendue conduite en Tanzanie par des médecins américains et tanzaniens et publiée mercredi aux États-Unis. Cet essai clinique a porté sur 8 468 femmes enceintes de 12 à 27 semaines non-infectées par le virus du sida dont la moitié a pris quotidiennement des multivitamines (C, E, et une variété de vitamines B) et l'autre moitié un placebo. Elles ont continué à prendre ces compléments ou le placebo pendant six semaines après l'accouchement. La vitamine A et le zinc n'ont pas été ajoutés à ce cocktail de vitamines, des études précédentes n'ayant montré aucun effet favorable de ces nutriments sur le poids des nouveau-nés. Mais les 8 468 femmes ont pris des compléments d'acide folique et de fer et suivi une prophylaxie anti-paludisme dans le cadre des soins prénataux standards en Tanzanie.
Parmi les femmes traitées avec des multivitamines, il y a eu 18 % de naissances d'enfants ayant un poids trop faible en moins, comparativement au groupe témoin ayant pris un placebo, indique l'étude qui paraît dans le New England Journal of Medicine daté du 5 avril. Ces chercheurs ont souligné que l'amélioration chez les femmes enceintes de l'apport en micro-nutriments grâce à la consommation quotidienne de multivitamines dope leur système immunitaire et leur taux d'hémoglobine, ce qui expliquerait une plus grande croissance du fœtus.
Quelque 20 millions d'enfants naissent chaque année dans le monde avec un poids trop faible, dont plus de 95 % dans les pays en développement, soulignent les auteurs de cette étude. Un poids insuffisant, inférieur à 2,5 kg, accroît les risques pour la santé de l'enfant y compris la mortalité et affecte leur croissance et leur développement mental. Adultes, ces enfants courent aussi davantage de risques de souffrir de maladies chroniques comme le diabète.
Source : Agence France-Presse, 5 avril 2007