Sorti en DVD en mai, le film The Business of being born, est un film percutant qui vient toucher toutes les fibres de notre cœur maternel.
Dès le début, le film nous tire des éclats de rire en entendant des futurs pères et mères déclarer que la profession sage-femme n’existe plus aujourd’hui, mais que si elle existe encore, c’est uniquement dans les fermes et les campagnes! Comme quoi, les préjugés sont forts. En effet, on y apprend qu’en Europe et au Japon près de 70 % des accouchements se déroulent à la maison contre moins de 8 % aux États-Unis. Au début du XXe siècle, aux États-Unis, 95 % des accouchements avaient lieu avec une sage-femme, dans les maisons. Depuis le début de ce siècle, c’est l’inverse qui se passe et si l’on se fie aux chiffres rapportés, l’on peut croire que le chemin de l’accouchement en milieu hospitalier n’est pas une sinécure. 46 % des femmes en travail passeront par le bistouri.
Toute cette crise qui se dessine autour de la mise au monde est, selon les réalisateurs, organisée par une bataille économique. Les médecins ont des assurances qui coûtent cher, ils ne veulent plus courir le risque de perdre un bébé durant un accouchement par voie naturelle et en plus, c’est « extrêmement pratique pour les médecins ». Dans 20 minutes, tout sera terminé! « I’ll be home for dinner » (je serai à la maison pour le souper). On y apprend aussi que les États-Unis portent la triste statistique du second taux le plus élevé de mort de nouveau-nés, ainsi que le plus haut taux de mort maternelle des pays développés.
Cara Muhlhahn, sage-femme (gauche) avec Mayra et David Radzinski.
Tout au long du film, nous suivons une sage-femme qui accompagne des couples dans leur accouchement à la maison. Ces instants sont extrêmement touchants. À un moment, une femme en douleur se fait questionner par son bambin en pyjama d’environ 2-3 ans et dans la seconde qui suit nous la voyons qui reçoit son bébé. La vie continue! Les 4 femmes qui ont accouché de manière non médicale ont toutes trouvé que c’était la plus extraordinaire expérience de leur vie. À voir leur sourire et leurs yeux brillants, on ne peut que les croire.
Avant la présentation, quelques femmes questionnées m’ont indiqué qu’elles assistaient à la présentation, car elles se sentent sensibilisées par la surmédicalisation des naissances, pour d’autres leur intérêt venait de leur travail. Mamans, marraines d’allaitement, accompagnantes à la naissance, sages-femmes, toutes étaient là parce que mettre au monde des enfants est une affaire qui touche le cœur de toutes les femmes.
Il est vrai que le portrait des hôpitaux n’est pas très rose dans ce film. Mais sachant que le but était de montrer comment ça se passait dans les salles d’accouchement des hôpitaux des États-Unis, nous pouvons penser que c’est réussi. La réalisatrice, Abby Epstein, a su montrer comment mettre au monde un enfant est un geste que les femmes font depuis des millénaires et que ça ne changera pas. Futures mamans, mamans et aussi papas, procurez-vous le DVD et discutez ensemble de ce que vous désirez pour vos enfants.
THE BUSSINESS OF BEING BORN, 2007, 87 minutes, Abby Epstein et Ricky Lake.
Julie Bourdua, collaboration spéciale.