Choisir entre sa vie et la sienne pour en survivre...

Et bien je ne sais pas si je peux dire que je vais mieux depuis le 12 octobre dernier, date de l'intervention...mis à part qu'instantanément après, j'ai pu me réalimenter.
J'essaie de vivre avec, mais les journées sont vraiment difficiles.
Ce n'est pas un avortement volontaire que j'ai fais, mais bien à cause de cette foutue maladie de femme enceinte encore trop inconnue et parfois quasi intraitable.
Car cet enfant était désiré et attendu plus que tout au monde. J'étais à 12 semaines et 6 jours de grossesse...

J'ai appris en devenant enceinte que je souffre d'un problème qui s'appelle Hypèrémèse Gravidique (environ 1% des femmes enceintes ont ça...)
Pour celles qui ne savent pas ce que c'est (comme moi avant de devenir enceinte d'ailleurs, jamais entendu ça autour de moi ni dans les journaux) en gros c'est un peu comme une réaction allergique à la grossesse et tu vomis sans arrêt, tu maigris, tes hormones débalancent tout ton système et tes organes sont malades...jusqu'à parfois être sur le bord de mourir presque.
Donc, comme c'était mon cas (après une première hospitalisation de 6 jours) et que les médicaments forts de chimiothérapie ne faisaient même plus effet sur moi, j'ai du décider par moi même de me faire avorter pour ne pas prendre le risque de ''mourir''. Si il y avait une autre étape par la suite, c'était l'hospitalisation à nouveau, nourrir intraveineux, médicaments plus forts et moins certains quand au risque pour le bébé, et surtout, inconnu et imprévisible pour les 6 mois suivants.
La dernière semaine je me sentais mourir chez moi, je ne dormais quasi plus depuis 1 mois, et me sentais partir. Je ne tenais pas debout et chaque minute était la plus longue du monde.
Mon chum et moi avons alors décider d'arrêter la grossesse....quelle décision atroce...inconcevable....inhumaine.

J'ai donc beaucoup de difficulté à vivre avec cette décision, car je me sens comme si j'avais tué cet enfant que j'avais vu bouger à mon échographie 2 semaines avant. C'est très tordu comme ''mal'' et la médecine ne sait pas trop quoi faire avec des cas sévères comme le mien, c'est vraiment triste....et le risque de récidive dans une prochaine grossesse est très élevé...c'est donc dire que mon rêve d'être mère doit s'éteindre aussi est je ne l'accepte pas bien, pas du tout même pour tout dire.
Jamais je ne veux revivre cela, jamais...ni même prendre le risque d'en tuer un deuxième...

J'essaie de m'occuper, me divertir, mais je pense à ça sans arrêt...j'en rêve la nuit, je le vois partout.

J'espère bien un jour retrouver un sens à ma vie et me pardonner le geste que j'ai du faire...mais je ne sais pas si j'y parviendrai.

Est-ce que quelqu'un a déjà vécu cela?? ou connaissez vous quelqu'un qui en a souffert au point de devoir avorter? même ma gynécologue n'a de souvenir que d'une seule personne autre que moi dans toute sa carrière....

Je me sens terriblement seule... 

Bonjour

Je n'avais jamais entendu parler de cette maladie là avant. Je t'envoies un câlin aussi car c'est très éprouvant comme situation!

Je ne crois pas que tu dois mettre une croix sur le rêve d'être mère pour autant. Un deuil de grossesse, peut-être; un deuil de parentalité, il y a d'autres alternatives qui existent. Il y a un tas d'enfants au Québec qui rêvent d'avoir des parents. C'est sûr que l'adoption au Québec est un processus long et éprouvant (à cause des banques mixtes qui font en sorte qu'un enfant que tu élèves depuis plus d'un an peut soudainement retourner chez ses parents naturels), mais ça reste faisable. L'adoption à l'international aussi.

Je te souhaite de faire un bon deuil (de l'enfant que tu attendais) ainsi, peut-être, de grossesses futures.