Faire le deuil de ma vie de célibat!

Bonsoir à toutes,

J'entends souvent les mamans raconter qu'elles sont complètement épanouies depuis la venue de leur enfant, qu'elles ne s'ennuient pas du tout de leur vie d'avant, qu'elles sont totalement comblées et c'est ainsi que doit se sentir une nouvelle maman selon toutes les revues que j'ai pu lire dernièrement...

Pourquoi est-ce si important pour la société qu'une maman dise à tout prix le mot "merveilleux" quelque part dans sa phrase quand elle parle de son enfant? ... -L'accouchement est difficile mais c'est tellement merveilleux... -Avoir un enfant n'est pas toujours facile mais c'est tellement merveilleux...

Et si je m'ennuie de ma vie d'avant, que j'ai l'impression de vivre une perte de liberté avec la venue de ce petit être si fragile, que je me demande bien comment est-ce que je vais arriver à faire concorder mes anciennes activités avec ce nouveau rôle de maman, suis-je normale? Suis-je une aussi bonne maman?

N'est-il pas normal de devoir faire le deuil d'un certain mode de vie après la naissance de son enfant, de ressentir de la souffrance face à ce nouveau désordre , de la peur face à cette nouvelle vie inconnue qui peut surprendre malgré tout?

Pourquoi certaines d'entre vous termineront de lire ce post en se disant: " Cette maman là n'était peut-être pas prête à avoir un enfant, à faire tous les sacrifices nécessaires pour lui, elle est peut-être en post-partum..."

Maman Nangaï

Allo à toutes,

Zélé... Oui j'habite Ouagadougou. J'y suis de retour d'ailleurs après 6 semaines de vacances au Québec. Le retour en avion était ok avec fiston. C'était 2 vols de nuit donc ça aidait... Et pour les bagages... on repassera! Mais faut avouer que voyager avec ub ebfabt, ça aide aux douanes. Tout les douaniers font des guiliguilis et ils enb oublient de fouiller les bagages!

Zélé: C'est vraiment drôle, je vais aller voir le site internet...

Pour le sujet... J'ADORE MA FILLE, mon petit rayon de soleil... MAIS c'est vrai que des fois, c'est un lourd fardeau que de ne jamais avoir la conscience tranquille. Elle est avec moi et je dois toujours veillée sur elle, elle est pas là, je m'inquiète pour elle. Si je la laisse à Papa, je dois me tapper un surplus de travail avant et après pour la préparation et la réparation (des gaffes). Si on fait garder, 100 fois par seconde je me retiens pour pas téléphoner.... pour les fois où on la fait garder!!!

C'est vraiment ce que je trouve le plus difficile!

Zélé: Ça me semble très intéressant et rigolo! J'ai trois amis qui accouche dans peu de temps. Je crois que je leur en achète une copie.

Autre ouvrage très amusant et déculpabilisant: ''Envie de fraises" de Jennifer Weiner. Les personnages de ce livre se posent 100 000 questions, échouent parfois, mais sont pleines de bonne intentions. C'est vraiment une lecture qui fait sourire.

Zélé... Je n'avais jamais entendu parler de ces textes. C'est trop drôle!! Vraiment, ça m'aurait tellement aidé pendant ma grossesse ou maternité, question de relaxer et de faire descendre la culpabilité!

Ca m'a rappelé mes premières sorties avec mon fils. Je me demandais toujours à la fin de ma sortie, quelle lubie m'avait pognée...

Je dois me taper bientôt près de 24hres de vol + attente à l'aéroport avec mon fils. Je m'ennuie de vie de voyageuse d'avant, un seul sac à dos, mon passeport et ma carte visa! Là, si je pouvais apporter ma maison dans l'avion, je pense que ce serait plus simple que de faire les bagages!

Mon exutoire pendant mon congé de maternité : Les chroniques d'une Mère Indigne! Je suis donc maintenant fière (?) d'être mère indigne à mes heures, je culpabilise beaucoup moins lors de moments difficiles...

Voici un extrait, un peu long j'en conviens, mais ô combien délicieux!

" Une soirée dans la vie d'une mère célibataire

Vendredi soir dernier, Père indigne étant parti frapper la ba-balle avec un compatriote, j'ai vécu ma première soirée de mère ?célibataire? de sortie avec ses deux marmots.

J'avais jusque-là évité cette situation comme la peste. Les premiers mois avec Bébé, je ne pouvais tout simplement pas envisager de traîner nos imposantes pénates ailleurs en adulte solo. Mais surtout, l'idée de devoir à moi toute seule m'occuper de Bébé ? jamais aussi à l'aise chez les autres que chez nous ? ET d'avoir la charge de la conversation avec les grands me remplissait d'une angoisse indicible. En couple avec un jeune bébé, il faut diviser pour survivre: moi, je m'occupe du familial, toi, du social, et petit à petit, l'oiseau fait son nid.

Mais bon, les mois passent, Bébé grandit, on se fait à l'idée, et un beau jour, je me suis réveillée avec l'impression ferme de pouvoir, l'espace d'une soirée, aller rendre visite à des amis sans mon cher Mari indigne.

Folle que j'étais.

Première erreur: Bébé ne connaissait pas le terrain. Il y avait trop longtemps que nous n'avions pas rendu visite à ces amis, et Bébé a donc été confrontée sans briefing préalable à deux nouveaux adultes, trois enfants frétillants, une perruche caquetante, deux chats méfiants, une panoplie de poissons curieux et surtout, à un chien Danois doux comme un agneau, affectueux comme un chaton, mais de l'envergure d'un poney. La vision de ce dernier en particulier inspirait à Bébé, même de loin, un inconfort visible qui se traduisait par des ouin, ouin! dont l'intensité augmentait avec la fatigue.

Et parlons-en, de la fatigue. Bébé avait à peine dormi dans la voiture. (Seconde erreur: Se fier sur la voiture pour faire faire une sieste à Bébé.)

C'est vers cinq heures que les gémissements ont commencé. Pas les cris, pas les pleurs. Juste les gémissements. Mais incessants. Et Père indigne absent, je devais jouer les consolatrices tout en tentant désespérément de discuter le bout de gras avec un couple d'amis. Ça donnait à peu près ça: Ouiiinnn, ouiiinnn ?(moi:) C'est plate qu'on n'ait pas pu venir à ton anniversaire parce que?? ouiiinnn, ouiiinnn ?? on avait déjà accepté d'aller souper avec Martin et Geneviève? ouiiinnn, ouiiinnn ?(copine:) ouais, je sais? ouiiinnn, ouiiinnn ?(moi:) et j'ai été, ben oui Bébé, c'est correct, me faire masser à la place de Martin l'après-midi? ouiiinnn, ouiiinnn ?(copain:) chanceuse!? ouiiinnn, ouiiinnn ?(moi:) ouais, Martin a reculé et décidé qu'il ne voulait pas se faire masser par un homme finalement? ouiiinnn, ouiiinnn ?(copain:) hin, hin, hin, le chicken!? ouiiinnn, ouiiinnn, WAAAAAAAAA ?(moi:) je vais lui dire que t'as dit ça pis peux-tu mettre le chien dans le garage on dirait que Bébé badtrippe? AAAaaa, ouiiinnn, ouiiinnn ?(copine:) elle a l'air d'être sur le bord de dormir, ta poupoune? ouiiinnn ?(moi:) mets-en? ouiiinnn ?(copine:) toi je gage que ça ne t'a pas dérangé de te faire masser?? ouiiinnn ?? par un gars, hein?? ouiiinnn, ouiiinnn ?(moi:) hin, hin, hin tout va bien chouchoune? ouiiinnn, ouiiinnn ?(copine:) hin hin hin? ouiiinnn, ouiiinnn? Etc, ouiiinnn, ouiiinnn, etc.

Cinq minutes. Imaginez une soirée.

Le pire, c'est que la poupoune/chouchoune, elle avait toujours l'air d'être sur le bord de dormir. Mais ne s'endormait jamais. (Oh, elle a bien fait une sieste de quinze minutes. Une petite erreur de sa part, quoi. Ça arrive à tout le monde.)

Finalement, à huit heures, je m'éclipsai avec la marmaille en redoublant d'excuses pour la piètre invitée que j'avais été ce soir-là. Épuisée, je hissai Bébé (toujours sur le bord de s'endormir) dans l'auto. Heureusement, Fille Aînée est à l'âge où elle peut monter toute seule sur le siège arrière et attacher elle-même sa ceinture, sinon, dans l'état où je me trouvais, je crois que je me serais roulée en boule derrière la voiture, dans la bouette et sous la pluie torrentielle, et j'aurais supplié mes amis de me reculer dessus.

Nous partons. Au bout de dix minutes de voyage:

Moi: Bébé dort?
Fille Aînée: Hiiiiii, presque!

Dix minutes plus tard:

Moi: Bébé dort?
Fille Aînée: Hiiiiii, elle est sur le bord!

Encore dix minutes après:

Moi: Bébé dort?
Bébé: DA-DA-DA!
Fille Aînée: Zzzzzzzzzz.
Moi: Fuck.

Dix minutes avant d'arriver à la maison, c'est enfin le calme plat dans la voiture. J'anticipe un peu le moment où je devrai transférer Bébé de son siège à son lit sans la réveiller. Je me dis que Fille Aînée devra se réveiller pour rentrer parce que je n'ai tout simplement pas la force d'extirper un corps léthargique de la voiture.

Moi: Chérie? Chérie! Il faut sortir de l'auto.
Fille Aînée: Mmmnnhmm.
Moi: Allez, viens Chérie, on rentre.
Fille Aînée: Mmmmnnhpeux pas me prendre?
Moi: Non, tu es trop lourde. Allez, un petit effort.
Fille Aînée: Mmmmhhpas juste.

Pendant cette charmante conversation, je jette un coup d'oeil au siège de Bébé afin d'évaluer la situation. Et rencontre par le fait même une paire d'yeux grands ouverts et fixés sur moi.

Fuck.

Ça m'a pris une éternité à l'endormir. En plus, j'ai une petite manie en ce qui concerne les berceuses: je fixe un nombre de chansons (genre, cinq); si Bébé s'endort dans ces limites, je me considère chanceuse. Sinon, je réévalue la situation et re-fixe une limite. Mais le hic, c'est que si elle s'endort avant la fin des cinq berceuses (genre, à la première), je considère de mauvais augure de ne pas les chanter toutes les cinq. Ben oui, la madame, est folle. Je pense aussi qu'arrêter de chanter une berceuse en plein milieu porte malheur (ça pourrait peut-être provoquer l'effet zombie, par exemple). C'est sans doute pourquoi je chante Au clair de la lune à Bébé et jamais Supplique pour être enterré sur une plage de Sète. Mettons que la fin arrive pas mal plus vite si Bébé s'endort dès les premières mesures.

Dans le cas qui nous occupe, disons que même sans chanter du Brassens, j'ai été pognée sur la chaise berçante pendant un bon boutte.

Pendant ce temps, Fille Aînée s'est endormie dans son lit sans avoir fait son tour au toilettes. Très mauvais. Elle dort sur un lit à étage, alors pour les réveils noctures en cas de pipi pressant, ça craint.

Moi: Chérie, réveille-toi. Faut aller aux toilettes.
Fille Aînée: Mmmmnnhpeux pas me prendre?
Moi: Oui, allez, viens sur mon dos.
Fille Aînée: Mmmmhhvois bien que pas trop lourde?
Moi: C'est pas pareil que te sortir de la voiture.
Fille Aînée: Mmmmhhvois bien que pas trop lourde, bon!

Jésus Christ, cette soirée aura-t-elle une fin? C'est peut-être ce que vous vous dites vous-mêmes, chers lecteurs, alors imaginez moi.

Enfin, enfin!, je me mets au lit. Sans avoir, moi non plus, fait mon pipi qui attendait patiemment depuis trois heures de l'après-midi. (Je le dis pour ceux qui n'ont pas d'enfants: oui, il est possible pour une mère d'avoir envie à trois heures heures de l'après-midi et d'oublier d'y aller avant neuf heures le soir parce qu'il y a toujours autre chose à faire.)

Levée pénible du corps. Fais ce que dois. Re-coucher.

Aaaahhh! Ouiiiiiiiiii! Dodoooooooooo!

Fuck.

J'ai oublié de prendre ma pilule.

Allez, on prend les paris: croyez-vous que je me suis relevée pour prendre ma pilule?

Après la soirée que je venais de passer?

Chers lecteurs, non seulement je me suis relevée, mais je me suis retenue à deux mains pour ne pas prendre rendez-vous pour une vasectomie.

Pour Père indigne, évidemment. Les absents ont toujours tort, non? "

Pour celles que ça intéresse, voici le lien: http://www.mereindigne.com/

Chris a dit:
ma drogue à moi, c'était les voyages. Je me payais un grand voyage par année ou presque. Je m'étais dit que ça ne changerait pas avec un enfant, que je l'emmènerais partout avec moi.
AH!!! J'ai dû faire mon deuil pas à peu près. Jamais je n'aurais l'énergie de partir en voyage d'aventure au bout du monde avec des enfants. J'admire ceux qui le font, mais moi, je ne pourrais pas!

Twin : c'est la même chose de mon côté, des sorties en couple, on n'en fait plus beaucoup, même si je n'ai qu'un bébé... faudrait que je prenne ça en mains avant de recommencer à travailler!!!

Maman Nangaï : tu as raison, de faire son deuil et de le reconnaître, c'est tout ce qu'il y a de plus sain! En fin de semaine, un ami m'a demandé, en me regardant avec ma fille, si ça me donnait envie d'en avoir un autre. J'ai dit non. Il a paru tout surpris parce qu'il voit bien que ma fille est géniale et que moi aussi je le suis (ahahahah!!!) Je lui ai dit que ce n'était pas tout le temps facile, que j'ai à m'adapter constamment et que même si j'aime mon bébé du plus profond de mon coeur, je dois dormir quelques années avant d'en avoir un autre. ahaha! Il n'a pas paru comprendre... mais bon. Moi je me comprends, c'est l'important...

Entièrement d'accord avec MarieCharlo et Chabicoin. Moi ce qui me manque parfois c'est les sorties de couple. Comme j'ai de jeunes jumeaux, c'est pas facile de trouver des gardiennes (même moi j'ai la broue dans le toupet quand je suis seule avec eux) Souvent maintenant, mon chum sort voir ses amis pendant que moi je reste à la maison avec les enfants ou c'est moi qui sort et lui qui reste avec les petits. J'ai beaucoup de fun avec mon chum à faire des sorties alors ces moments me manquent ...

Je dirais que moi j'ai 2 discours : le vrai et le vrai modifié Quand je croise des connaissances ou des amis que je ne vois pas réguièrement et qu'on a 2 minutes pour se donner des nouvelles, je ne commence pas à m'étendre sur mes problèmes d'allaitement ou sur mes questionnements fondamentaux ! Ça va bien, ma fille est géniale et la maternité est merveilleuse. Ce n'est pas faux, mais pas entièrement vraie. J'expose davantage mes "spleen"et mon désarroi occasionnel à ma famille et à mes amies proches. Par contre, j'ai réalisé que ce n'était pas pareil pour tout le monde. Une de mes amies à eu son bébé 1 an avant moi et n'avait que de bons mots pour la maternité. L'allaitement était super, le dodo allait très bien, etc. Quand je lui ai parlé de mes problèmes de vasospasme et de prise de sein, elle m'a dit moi aussi j'ai eu ça ! (1iere nouvelle!), même chose avec les nuits difficile (ah bon!). Une amie commune m'a même fait remarqué que c'était le fun avoir un discours un peu moins rose bonbon

Mais je dois dire que c'est quétaine, mais dans mes périodes de découragement, je me dis que je suis chanceuse d'avoir un bébé et que ce n'est pas tout le monde qui a cette chance!

Moi aussi j'étais prête à avoir un enfant (33 ans). J'ai trippé en masse... voyagé... j'ai eu une vingtaine très active. Mais je ne pensais pas que le deuil de cette ancienne vie serait si difficile.

Comme MarieCharlo l'a dit, la légèreté me manque...

Mais pour moi, ce n'est pas en lien avec le fait que mon fils est facile ou pas. C'est plutôt cette nécessité de s'oublier pour répondre aux besoins d'un bébé qui m'a été difficile à apprivoiser. Quand tu es célibat, aventureuse, libre comme l'air jusqu'à 32 ans, c'est tout un apprentissage que d'arrêter de se regarder le nombril et d'être complètement à l'écoute de ce petit être 24/24.

Tout cas, contente de voir que certaines mamans osent reconnaître leur sentiments ou émotions même si elles vont un peu à l'encontre de ce qui est projeté dans la société.