Mon expérience, si ca peut aider quelqu'un :)

Bonjour

En mars 2008, jai eu un avortement, décidé conjointement avec mon chum. Malgré la difficulté de ce choix, nous avons décidé qu'à ce moment, c'était mieux pour tout le monde. Je suis allée a une clinique de la rue Delorimier près de Sherbrooke, un endroit chaleureux où on te comprend, te supportes, t'aide a faire le bon choix et te permettre de continuer a avancer par la suite. L'intervention s'est également fait là-bas, deux infirmières dont une qui me tient la main et qui me parle de tout et de rien, le tout dans le respect. Pas de pression inutile, juste le libre choix jusqu'a la dernière seconde. Mon petit ange qui veille sur nous au ciel m'a quand même apporté beaucoup de choses du point de vue personnel.

Je n'ai eu personne autour de moi avec qui en discuter...une mère qui pleurait immédiatement que j'en parlais (elle revivait en elle même une fausse couche d'il y a beaucoup d'années) et une belle-mère a qui nous avons préféré cacher la chose durant un bout de temps. Mes amies n'avaient jamais vécues ca et ne connaissait aucune expérience d'un ami d'un ami. Alors si aujourdhui, mon témoignage peut simplement soulager un petit moment l'angoisse d'une femme qui a peur de l'intervention, j'en serais heureuse.

L'intervention en elle-même n'est pas douloureuse. C'est plutot psychologiquement que les blessures peuvent être longues a guérir mais tout dépend des gens. Au Québec, les avortements sont couverts par la RAMQ, il n'a aucun frais a défrayer. L'intervention est rapide ( une dizaine de minutes) et vous pouvez rentrer a la maison une heure ou deux après.

Pour ma part, jai eu de la misère les premières semaines et encore maintenant, jai de la difficultés a écrire ce texte sans avoir la larme a l'oeil. Mais je suis comme ca et malgré que je vis avec ma décision, ca ne fais pas de moi quelqu'un de sans coeur.

Je suis toujours avec le père de mon bébé qui est au ciel. Nous sommes fiancés, avons une maison, de bonnes jobs et tentons présentement d'avoir un bébé. Nous sommes très confiants d'y arriver bientot et mon gynéco mon confirme qu'un avortement n'empêche pas d'avoir un enfant plus tard et m'a même fais passé des tests de routine pour me rassurer.

C'est sûr que lorsque je tiendrais dans mes bras mon petit bébé dans quelques mois ( je l'espère), j'aurais une pensée pour lui. Et ce sera ainsi, comme a chaque 5 mars de chaque année, pour toute ma vie! 

Bonjour!

En clinique privée il y effectivement des frais et aussi lorsque la grossesse est très avancée. Mais où j'étais, c'était au centre des femmes de Montréal qui sont affilié si je ne me trompe pas avec lHopital St-Luc et cétait couvert par la RAMQ. Tu pouvais faire un don si tu le désirais pour qu'ils puissent continuer a aider d'autres femmes...parce que c'est un secteur où les subventions ne pleuvent pas!

Oui cest encore tabou, j'en ai vu lors de mes rendez-vous pour mon IVG qui prenais carrément ca pour une méthode anticonceptionnelle alors que d'autres pleuraient toutes les larmes de leurs corps. Mais il y en a beaucoup plus qu'on pense qui vivent l'avortement mais n'en parle pas. Pourtant ca fais tellement du bien!

J'ai eu un peu de difficulté a écrire ce message sans verser une larme, j'ai du travaillé sur moi pour passer par dessus et continuer ma vie. Mais je ne le regrette pas et surtout, il ne faut pas regretter. Le père de mon petit ange est toujours avec moi, il est rester pour moi et non pas parce qu'il se sentait obligé...je sais que j'ai fait le bon choix, pour moi, a ce moment là.

Je respecterais toujours celles qui ne peuvent se résoudre a l'avortement...pour autant que celles-ci respectent mon choix.