on s'en sort un jour!

Une mère souffrant de DPP :
-peut se tenir à l'écart d'une façon peu caractéristique
-peut manifester un désintéressement pour son hygiène personnelle et son apparence
-peut démontrer des inquiétudes extrêmes au sujet de la santé de son bébé
-peut exprimer le sentiment de ne pas sentir de lien avec son bébé
J'espère que ce je vais écrire pourra éventuellement aider quelqu'un.
À la base je n'ai jamais voulu d'enfant. Plus tard, un gynéco m'a informé que je ne pourrais pas en avoir, problème de canal. Alors quelle surprise d'apprendre en février 2009 que j'étais enceinte. Sur le coup, j'ai pensé avorter. Ça ne faisait qu'un an que j'étais avec mon homme et je trouvais que nous n'avions rien vécu, j'étais encore aux études et je travaillais dans un domaine que j'aimais peu. Et il y avait un sérieux problème...Ma maladie...Ma foutu maladie. Je suis atteinte d'un trouble bipolaire de type 1 depuis que je environ 20 ans. Je prends une médication assez forte et cette même médication n'est pas compatible avec une grossesse ou avec l'allaitement... Mon homme était TRÈS enthousiaste lorsque je lui ai dis que j'étais enceinte. Alors on a décidé de faire ce qu'il faut...donner la vie. Mon psychiatre traitant n'a pas eu le temps (il partait pour la chine) de me recevoir et m'a donc contacté de l'aéroport en me disant: "cessez toute votre médication maintenant". Et c'est à ce moment que j'ai amorcé graduellement une lente descente. À la fin du premier trimestre j'étais hospitalisée.
2 ème trimestre début d'un suivi au département Gare (grossesse à risque élevé). On me teste et sonde de tout les côtés. J'ai l'impression d'être atteinte d'une maladie mortelle!!! Suite au prénatest on m'informe que mon tout petit a 80% des chances d'être trisomique. Amnio...Tout est ok. À la fin du deuxième trimestre je suis tellement épuisée par les émotions et le nausées que je passe mon temps couché. Je suis en retrait préventif du travail et je n'ai rien à foutre!!! Alors je commence à essayer d'apprivoiser ma situation. Je pense à comment sera ma vie avec bébé. J'idéalise et je fais allègrement du shopping!!! Je me promène fièrement avec ma bédaine à l'université. Je mange bio.
Une nuit, je crois perdre mes eaux (milieu du 3 eme trimestre) Wow! C'est la panique au sortir du lit. Non...ce n'est pas de l'eau...C'est du sang....beaucoup de sang. Transporté d'urgence à l'hopital. Hospitalisé...je dois garder le lit. Un mois avant mon terme, j'ai toujours de saignement. On doit provoquer. Je suis déjà dilaté à 3...Et 31 heures plus tard malgré les médics je suis toujours dilaté à 3!!!!! hahahahah!!! La péridurale ne fonctionne pas sur moi (je suis gelée d'un seul côté) On doit la refaire par deux fois avant de faire la césarienne. Bébé et là...mais je suis en convulsions et je ne peux le voir...Il y a aussi un problème, il a une tachypnée. Il est transporté aux soins intensifs. Et je ne peux pas bouger... Il y sera 1 semaine. Je pourrai le prendre qu'après 3 jours. Nous restons sur place à l'hopital et je ne peux pas dormir. Je veux rester à côté de l'incubateur de mon bébé même si je saigne partout sur le plancher!!!! J'ai l'air à moitié hystérique. Je ne veux pas qu'on me touche ni que l'on me parle. Je veux rentrer à la maison avec bébé.
3 semaines plus tard quand nous sommes rentrés à la maison...J'aurais voulu le retourner à l'hopital!!! Il criait du matin au soir. Je ne savais plus quoi faire et mon état d'esprit était lourdement altéré. Il ne voulait pas se blottir, ne voulait pas boire son lait, ne voulait pas dormir...Bref vous savez de quoi je parle!!! Tranquillement, de semaine en semaine j'ai commencé à développer des obsessions sur la santé de bébé. Au départ, j'avais peur qu'il cesse de respirer. Et lentement, à cause de son comportement, j'ai commencé à penser qu'il était autiste (idée qui me hante encore par moment). Je ne pouvais pas le regarder sans trouver des signes. J'y pensais du matin au soir. Je m'alimentais de moins en moins et passais la journée en pyjama à essayer de calmer bébé. J'avais un tremblement permanent (tellement que j'étais incapable de jouer de la flûte traversière sans produire un son plein de trémolo). Je refusais de consulter, je me disais que si j'allais pas bien c'était parce que notre bébé (de seulement 5 mois à l'époque!!) était autiste et que je devais vivre mon deuil!!! Mon conjoint m'a tranquillement amené à consulter une psychologue (qui s'est avéré vraiment pas aidante!!!) Il a trouvé de l'aide pour moi au clsc de notre quartier . Et je ne sais pas pourquoi mais lors d'une visite de contrôle chez une omnipraticienne j'ai eu explosé et expliqué tout ce qui m'arrivais. Elle m'a immédiatement prise en charge via une référence en suivi par un psy spécialisé en post partum et via une médication. Et ma foi, je reviens tranquillement à la vie. Je prends maintenant plaisir à prendre soin de mon petit. Il est toujours aussi intense. Mais je prends tout de même un grand plaisir à être avec lui. J'ai malheureusement perdu ses 8 premiers mois car j'étais ailleurs. Lorsque les premiers signes de la dépression se présente, il faut consulter sur le champ. Plus c'est traité rapidement moins la dépression a le temps de faire des ravages. Demandez de l'aide et du répit.
Désolé pour les fautes!!! 

Très beau témoignage...

J'espère que tu inspireras d'autres filles qui passent actuellement par là! Ta grossesse, ton accouchement et ton petit bébé intense, tu ne l'as pas eu facile, bravo pour ton courage!