Suis-je une mauvaise mère?

Bonjour,

J'essais de trouver le courage de parler de ce que je ressens mais j'avoue que c'est plus simple de l'écrire à des personnes que je ne connais pas...

J'ai 24 ans et je suis la maman d'un petit garçon de 18 mois.

Ma grossesse a été un enfer. Sans parler du fait que je suis en surpoids (pour ne pas dire obèse puisque avant ma grossesse je faisais 83kg pour 1m59) j'ai eu de grosses douleurs ligamentaires qui m'ont littéralement empêcher de bouger pendant les derniers mois même si les douleur étaient présentes dès le troisième mois. A cause de ces douleurs, j'ai été obliger d'abandonner ma passion (l'élevage de rats domestiques) car je ne pouvait plus assumer l'entretiens et j'ai préféré me séparer de mes compagnons plutôt que de les laisser vivre dans une hygiène déplorable...

Mon accouchement s'est bien passé mais l'après a été un véritable enfer pour moi... Mon bassin a été mal mené, complètement décalé et je ne pouvait plus mettre le pied par terre pendant un bon mois (jusqu'à allé voir un ostéopathe). En plus de cela, à cause de la péri, ma vessie ne répondait plus et j'ai donc été sondé pendant 3 jours. Pendant mon séjour à la mater' je n'ai pas put m'occuper de mon bébé et ça a été horrible... Pendant que j'avais la sonde j'ai fait une infection urinaire avec sang dans les urines mais les medecins disaient que c'était normal alors je n'ai pas été soigné de suite... Toute suite après j'ai eu de grosses crises de douleurs à l'estomac qui s'est avéré être un gros caillo à la vésicule billiaire... Bref... mon fils avait déjà 3 mois que je ne m'était toujours pas occupé de lui comme je l'aurais voulu... Mes soucis de santé on commencé à se calmer quand mon fils avait environ 6 mois... Mais évidemment, même si je me faisait souffrir pour faire un minimum, l'allaiter, les changer ses couches, le border etc... au final, j'avais l'impression de ne pas avoir compter dans son début de vie, de ne pas avoir été là pour lui...

En conclusion à tout ça, j'ai l'impression d'être entrée dans une spirale, comme si quelque chose me poussait à ne pas m'occuper de lui comme je le devrais... alors que je vais mieux maintenant. Je me lève à 13h (c'est son papa qui s'occupe de lui le matin) et parfois comme ce soir, je n'arrive pas à trouver le sommeil avant tard... très tard... Mais même lorsque je me couche tôt, je me sens tellement fatiguée... rien ne me donne envie de sortir de mon lit... même pas mon enfant... Je n'ai aucune patience avec lui. Je sais comment le faire rire, je sais comprendre ce qu'il veut, je sais le consoler, pour tout ça, je pourrais être une maman parfaite si cela existait... On se comprend, dans ces moment là, c'est comme si on ne faisait plus qu'un... Mais à côté de ça, j'ai l'impression de l'abandonner un peu plus chaque jour...

Comme toutes les nuit depuis sa naissance, il se réveille pour un petit biberon. Depuis quelques jours, il ne veut plus se rendormir et exige un épisode de l'âne Trotro! Je ne sais pas si c'est tellement ça qu'il veut ou juste le fait d'être avec moi devant la TV... Mais voila, je n'arrive pas à supporter qu'il ne dorme pas... Est-ce que je m'inquiète pour lui ou est-ce que j'ai juste pas envie de m'occuper de lui à ces heures? Je ne sais pas... Toujours est-il qu'hier j'ai complètement craqué... grosse crise de larme, je n'avais jamais pleurer si fort... Tellement de chose se sont misent à tourner dans ma tête dont le fait que j'étais la pire des mères... Que, peut-être, j'étais en train de détester mon enfant, que je lui en voulait sûrement? Que je pensais être faites pour être mère (car je travaillais auprès des enfants de maternelle et que je me sentais épanouie) mais qu'en réalité je suis faîtes pour rien... Enfin, toutes ces conneries qu'on se dit quand on a un petit moment de faiblesse... J'ai un ami qui s'est suicidé il y a peu... et j'ai honte de dire que l'idée de faire pareil m'a traverser l'esprit...
Je ne vis que pour mon enfant, il n'y a rien de plus important que lui...

Alors je vis un vrai combat intérieur... Est-ce que je l'aime ou est-ce que je le déteste pour toute ce que j'ai dû vivre depuis ma grossesse? Ou est-ce que c'est moi que je déteste pour l'avoir involontairement abandonné et ne rien faire pour arranger la situation? (Evidemment les petits pic du papa du style "si tu t'occupais mieux de ton fils..." n'aide pas, au contraire en fait, ça me conforte dans l'idée que je n'arriverais jamais à faire le premier pas...)

Je sais que mon fils en souffre, que ces insomnies viennent sûrement de là. Que le fait qu'il soit hyper attaché à moi également... A vrai dire, il est tellement attaché à moi qu'il ne peut âs accepter de me lâcher 10min le temps de passer un coup de balais, de faire la vaisselle ou de me nourrir... donc je le fait pendant sa sieste ou après qu'il soit couché à 20h30...
Il est toujours collé à moi, il faut qu'il me touche, même si ce n'est que son pied sur ma cuisse, ou que sa tête contre mes genoux... Quand son papa vient me faire un câlin ou un bisou, il le pousse parfois en criant. Pareil pour le chat.

Quand il me regarde, je me rappel combien je l'aime mais aussi à quel point je suis loin d'être la mère qu'il mérite. C'est un petit garçon plein de joie de vivre, qui a toujours le sourire, qui rit aux éclats au moindre rien... Et tout ça, je sais que ce n'est pas grâce à moi...

Je sais que je devrais allé voir un psy (depuis très longtemps en fait... sûrement depuis mon adolescence). Mais je n'ai jamais trouvé la force, ou le courage... Je sais comment être une meilleure mère, mais je ne sais pas pourquoi une partie de moi refuse de le faire.

S'il y a des mamans qui ont vécu cette situation, je serais tellement rassurer d'entendre votre histoire...

Merci de m'avoir lu. 

Ton message m'a tellement touchée. Non tu n'es pas une mauvaise mère. Je ne crois pas qu'une mauvaise mère aurait écris ce que tu as écris. Ce que je perçois est tout au contraire une mère qui se soucie énormément du bien être de son enfant, mais qui ne se sent pas toujours à la hauteur, qui n'a pas toujours l'énergie requise (et on sait combien cela en demande parfois!) pour s'occuper de son fils comme elle le voudrait. Tu sembles culpabiliser beaucoup aussi.. et c'est cette même culpabilité qui te freine à être la mère que tu voudrais être, c'est un cercle vicieux. Je connais ça parce que je l'ai ressenti aussi. Il m'est aussi arrivé de perdre patience envers mon fils, même de lui en vouloir, de ne pas avoir envie de m'occuper de lui.. mais il faut vraiment qu'on apprenne à ne plus culpabiliser. C'est bien de reconnaître que l'on a pas bien agis, qu'on a pas toujours des belles pensées, mais il est important de surpasser la culpabilité, qui est tout simplement inutile et même nocive. Lorsque tu dis que tu sais comment être une meilleure mère mais qu'une partie de toi refuse de le faire, c'est justement à cause de la culpabilité que tu ressens, tu as l'impression que ''de toute façon, j'ai déjà fais trop de mal, il est trop tard '' Mais c'est faux !!


Demande toi ''Qu'est-ce que je peux faire en cet instant même pour mon fils? qu'est-ce qui lui ferait plaisir, qu'est-ce qui lui ferait du bien?'' Un calin?Lui dire que je l'aime? Aller jouer au parc? Lui cuisiner son plat préféré? Je crois sincèrement qu'on a tous nos moments ''mauvaises mères'', mais personne ne va s'en vanter.. Est-ce qu'il faut se condamner à tout jamais pour autant?


Ton fils t'aime et tu es la maman dont il a besoin, il t'aime inconditionnellement, malgré tes moments plus noirs. Il est encore tout jeune, tu es loin d'avoir gâché son enfance voyons ? Tout l'amour que tu as pu ressentir pour lui il le ressens aussi ?


Voilà j'avoue que j'aurais pu écrire encore des paragraphes mais je voulais dire l'essentiel. Cela fait deux mois que tu as écris ton message, j'espère que tu vas mieux depuis.


Courage et je te fais un gros calin xxxxxxxxx 

Salut cami42
J'ai lu ton message est j'avoue que ton désespoir Me touche énormément. J'ai fais une dépression lorsque mes enfants avait 4 et 7 ans. Ça a été terriblement difficile pour moi et ma famille ( je parle de mes enfants car mon conjoint ne m'a pas soutenu du tout durant cette période ). J'ai failli faire une autre dépression à la naissance de ma dernière qui a maintenant 6 mois. Ça avait été une grossesse difficile et un accouchement horrible ( j'ai failli la perdre ). Quand je suis retourner chez moi après le séjour à la maternité je n'était plus moi même et je pleurais souvent. Je n'avais pas envie de m'occuper d'elle plus qu'il ne le fallait. Mais je me suis forcer a le faire malgré tout. Heureusement ça vite passée. Peut-être parce que j'étais déjà sous antidépresseur ? Bref, ce que je crois fortement c'est que si tu te force à être la meilleure des maman tu en récoltera de la gloire et de la fierté et te sentira mieux dans ta peau. Surtout que les enfants sont de véritable éponge à émotion et peut-être que le tien en te collant aussi souvent cherche à te réconforter en te montrant à quel point il t'aime. J'aimerais te dire aussi de ne pas hésiter à consulté un professionnel si ça va plus mal. La dépression n'est plus un tabou c'est une réalité que tout le monde reconnaît maintenant. Tu n'as pas a te sentir faible et je te félicite d'avoir trouver le courage de parler de ton désespoir et n'hésite pas a la faire ça fais du bien xxxxxxx