Les œufs
On estime qu’environ 1,5 % des enfants sont allergiques aux œufs. Près de 70 % d’entre eux perdent leur allergie avant l’âge de 16 ans, mais les autres seront atteints toute leur vie. Le blanc d’œuf est plus allergénique que le jaune. L’œuf est présent dans de nombreux produits et est utilisé pour lier, dorer et épaissir certains aliments. En émulsion ou en neige, il permet également de réaliser de nombreux plats. Il faut donc être très attentif à l’étiquetage des produits. Enfin, il peut arriver que certaines personnes allergiques tolèrent mieux la présence d’œuf s’il est cuit, dans un gâteau par exemple. À l’inverse, une simple trace peut déclencher une réaction allergique chez des personnes très sensibles.
Et dans les vaccins?
Notez que certains vaccins (rougeole, oreillons, rubéole) peuvent contenir des protéines d’œuf. Toutefois, « il n’y a aucune contre-indication à ce qu’un enfant allergique aux œufs reçoive son vaccin contre la rougeole, oreillons et rubéole. Cette notion de risque persiste dans les discours de gens mal informés » précise la Dre Anne Des Roches, du service Immunologie et Allergie de la Clinique pédiatrique du CHU Sainte-Justine. De la même manière, le vaccin de la grippe, qui est fait sur une base d’œufs lui aussi, n’est plus contre-indiqué pour les enfants allergiques aux œufs. Le protocole d’immunisation du Québec (dans tous les centres de vaccination, dont les CLSC) a d’ailleurs officiellement changé ses contre-indications pour permettre la vaccination des enfants allergiques aux œufs.
Le lait
Il ne faut pas confondre l’intolérance au lactose avec l’allergie au lait de vache. L’allergie au lait de vache débute généralement chez le nourrisson, rarement après l’âge de un an. On estime que 2,5 % des bébés en souffrent. Près de quatre enfants sur cinq auront perdu leur allergie au lait avant l’âge de 16 ans. Les personnes allergiques au lait de vache peuvent également être sensibles au lait de chèvre ou de brebis, dont les protéines se ressemblent. Comme les œufs, le lait est très utilisé dans l’industrie alimentaire. Outre les produits laitiers, il entre dans la composition de nombreux aliments (bonbons, chocolat, assaisonnements, saucisses, pizzas, hot-dogs, etc.).
Le soya
L’allergie au soya se manifeste la plupart du temps chez les nourrissons. Dans la majorité des cas, les enfants perdent leur allergie avant l’âge de deux ans. Les sources possibles de soya dans l’alimentation sont très nombreuses : biscuits, assaisonnements, émulsifiants, grignotines, viandes transformées et préparées, colorants. Bien que la lécithine de soya ne contienne pas de protéines de cette plante, Santé Canada la considère comme une source possible de soya, car une contamination par cette dernière est toujours possible.
Les arachides
L’allergie aux arachides est l’une des plus répandues en Amérique du Nord, avec celles au lait et aux œufs. On estime que près de 1 % des enfants en souffrent et qu’environ 20 % la perdront en grandissant. Dans les cas les plus graves, la réaction allergique peut être mortelle. L’arachide n’est pas une noix, elle fait plutôt partie de la famille des légumineuses. Il est donc possible d’être allergique aux arachides sans l’être aux noix et inversement. Notez que les cosmétiques, la nourriture pour animaux, les médicaments et certains matériaux sont également des sources possibles d’arachides non alimentaires et donc de réactions allergiques.
Les noix
(Amandes, noix du Brésil, noix de cajou, noisettes, noix de macadamia, pacanes, pignons, pistaches)
L’allergie apparaît dans la majorité des cas chez les enfants de un à sept ans, et environ 10 % des allergies disparaissent avant l’âge de cinq ans. Chez l’adulte, l’allergie peut se déclencher après une réaction croisée au pollen de bouleau. La noix de coco et la noix de muscade ne sont pas des noix et ne sont donc pas visées par la réglementation sur l’étiquetage des allergènes alimentaires au Canada.
Les graines de sésame
L’allergie se manifeste généralement chez les enfants de six mois à 3 ans et, dans 20 % des cas, elle disparaît avant l’âge de sept ans. Le sésame est utilisé dans de nombreux aliments, mais également dans des produits non alimentaires (cosmétiques, médicaments, pansements adhésifs, huiles topiques, insecticides, etc.).
Le blé
L’allergie au blé se manifeste la plupart du temps chez les nourrissons. Et 80 % d’entre eux la perdent avant l’âge de cinq ans. Si l’allergie apparaît à l’âge adulte, elle sera généralement permanente. Il est important de rappeler que l’allergie au blé est différente de l’intolérance au gluten (maladie cœliaque). La première implique le système immunitaire (production d’anticorps IgE), la seconde, non. Notez que certaines pâtes à modeler peuvent contenir du blé. Il est alors important de vérifier sur l’étiquette ou en contactant le fabricant s’il s’agit de protéines de blé.
Les produits de la mer
(poissons, mollusques, crustacés)
En Amérique du Nord, l’allergie aux fruits de mer se manifeste davantage à l’âge adulte alors que l’allergie aux poissons peut apparaître dès l’enfance. Environ 0,5 % de la population est touchée par l’allergie aux poissons, et de 1,5 à 2 % par celle aux fruits de mer. « Le risque qu’une personne allergique à une espèce de poisson réagisse à au moins une autre est estimé à 50 % », rappelle Marie Josée Bettez, coauteure du livre Déjouer les allergies alimentaires.
Les graines de moutarde
La moutarde appartient à la famille des brassicacées, qui compte également le brocoli, le chou-fleur, le chou, le navet et le colza. Leurs graines respectives contiennent des protéines très semblables. Il est donc recommandé à une personne allergique à la moutarde de ne pas consommer les graines, germées ou non, des autres plantes de cette famille. Mais elle peut manger sans problème du brocoli, des choux ou du navet.
Les sulfites
Présents naturellement dans certains aliments et dans l’organisme, les sulfites sont considérés comme des allergènes lorsqu’ils sont ajoutés directement aux aliments ou lorsqu’ils y sont en quantité jugée préoccupante. En tant qu’additifs alimentaires, ils sont utilisés comme agents de conservation ou pour prévenir la croissance de microorganismes. Il arrive que certaines personnes, le plus souvent asthmatiques, réagissent aux sulfites et présentent des symptômes qui se rapprochent de ceux d’une allergie. Les jus de fruits et de légumes, les fruits séchés, les céréales peuvent en contenir, tout comme la farine, la fécule de maïs les concentrés et les purées de tomates de même que le vin et la bière.
D’autres allergènes
La liste des allergènes prioritaires peut être légèrement différente d’un pays à l’autre. En France et dans plusieurs autres pays européens, le céleri et les produits à base de céleri sont considérés comme allergènes. Certaines personnes développent également une sensibilité au kiwi, à la banane ou à l’avocat. Au Japon, l’allergie au riz arrive en tête du peloton alors que c’est le poisson qui est la principale source d’allergie dans les pays scandinaves.
Tiré du Guide pratique Alimentation, régimes et allergies
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