Éducation… alimentaire
Éduquer un enfant, c’est plein de petits enseignements au jour le jour : se brosser les dents après les repas, se laver les mains après une visite à la salle de bain, enlever ses chaussures en entrant dans la maison… C’est ainsi que ces gestes simples deviennent des habitudes, des automatismes : ils font partie du quotidien sans que votre enfant les remette en question continuellement. Bien s’alimenter et bouger devraient aussi faire partie du rituel quotidien dès son plus jeune âge. Pour sa santé immédiate bien sûr, mais ensuite parce qu’il est beaucoup plus facile d’acquérir de bonnes habitudes et de les conserver, que de modifier de moins bonnes habitudes une fois qu’elles sont bien ancrées. Comment y arriver? Il faut les guider, les accompagner et surtout leur montrer. Il ne faut pas leur expliquer quoi, comment et en quelle quantité manger ni comment ou quand bouger. Il faut leur donner l’exemple. Tant mieux, car ce sera profitable pour toute la famille!
Tels parents, tels enfants
Vous avez sans doute déjà remarqué comment les membres d’une même famille ont tendance à se ressembler physiquement. La couleur des cheveux, la taille du nez, mais aussi la grandeur et la corpulence. Une affaire de gènes, pensez-vous? Pas uniquement. L’héritage qu’on lègue à nos enfants inclut aussi :
- les habitudes
- les comportements
- les préoccupations
- les connaissances, tant pour choisir les aliments que les apprêter
- le savoir-cuisiner
- la manière de manger (ex. vitesse)
- la tendance à faire de l’activité physique
Si, chez vous, on mange devant la télévision, il est bien possible que vos enfants conservent cette habitude au fil des ans. S’il est permis de manger à toute heure du jour dans votre maison, il est peu probable que vos enfants adoptent par eux-mêmes un horaire de repas réguliers. Si, pour vos jeunes, les formats « super » ou « méga » ont la cote, ils l’auront sûrement plus tard aussi. Les aliments riches en gras et en sucre remplissent votre panier d’épicerie? Ils garniront aussi le leur. En revanche, si les repas sont pour vous un moment privilégié de partage, de découvertes et de joie, ils continueront probablement d’occuper une place importante dans la vie de vos enfants.
À retenir
Quand la silhouette des parents et celle de leurs enfants se ressemblent, c’est donc non seulement parce que leur bagage génétique le veut, mais aussi parce que la composition de leur alimentation est similaire. La disponibilité et l’accessibilité des aliments, voire la simple exposition de ces aliments, affectent les préférences et les choix alimentaires des enfants et, en conséquence, leur poids.
Les repas en famille
Vous connaissez l’expression « fais ce que je dis et pas ce que je fais »? Eh bien, pour « l’éducation alimentaire » de vos enfants, oubliez-la! Pour faire de vos enfants des « mangeurs équilibrés », il n’y a pas de meilleure méthode que de prêcher par l’exemple.
Par où commencer? La première étape consiste à prendre vos repas en famille. Malheureusement, le repas en famille, qui était la norme dans le temps de nos parents et de nos grands-parents, est une bonne habitude qui se raréfie. Avec le travail et l’école, c’est irréaliste de penser partager les trois repas chaque jour, et parfois même un seul quand un des parents rentre tard. Visez un repas par jour le plus souvent possible, idéalement le repas du soir, qui vous accorde plus de temps ensemble.
Bon pour le moral
Les repas en famille sont un incitatif à bien se nourrir et à prendre plaisir à le faire. Ils sont bien plus qu’une occasion de manger; ils offrent un moment unique pour se retrouver, échanger et resserrer les liens familiaux. Ils permettent aux jeunes de ressentir un meilleur soutien affectif, et contribueraient ainsi à éloigner les problèmes de dépression, d’anxiété, de décrochage scolaire et de toxicomanie.
Il y a au moins deux conditions pour que les repas en famille soient profitables sur le plan émotif :
- fermer la télévision afin de favoriser les échanges
- créer un climat agréable.
Cela semble évident, pourtant, le repas est une expérience désagréable pour une famille sur trois! Plus c’est le cas, plus les enfants ont tendance à fuir le repas familial en vieillissant. Privilégiez les sujets qui entraînent une conversation harmonieuse, car la table se vide rapidement quand l’échange tourne au vinaigre. Gardez les reproches et les sujets délicats pour un autre moment.
Bon pour la santé
Le repas familial est également bon pour la santé. Les enquêtes révèlent que les familles qui en prennent l’habitude s’alimentent mieux que les autres. Elles consommeraient notamment plus de fibres alimentaires, plus de produits laitiers, moins de gras et moins de sel. De plus, les enfants qui répètent cette expérience au moins trois fois par semaine sont moins sujets à présenter un surpoids.
Par ailleurs, si vous êtes soucieuse de leur servir des aliments variés et de bonne qualité, accordez-vous cette même attention. Négliger votre alimentation ou manger en vitesse sur le coin du comptoir en accomplissant des tâches ménagères ne les convaincront pas de l’importance des repas. C’est dans le milieu familial que s’exerce la plus forte influence sur la vie d’un enfant, et vous y êtes au cœur.
Souvenez-vous…
Les habitudes et le style de vie de la famille jouent un rôle plus important dans le développement des problèmes de poids que l'hérédité.
UN ENFANT SAIN DANS UN CORPS SAIN
Stéphanie Coté
Les éditions de l’Homme, 2008
ISBN : 9782761924672
24,95 $