Cette condition, qui touche aujourd’hui jusqu’à 20 % des femmes enceintes au Canada, se manifeste par une glycémie (souvent appelée le taux de sucre dans le sang) plus élevée que la normale. Depuis quelques années, le resserrement des protocoles de dépistage a fait exploser la fréquence des suivis pour diabète de grossesse. Heureusement, en combinant un plan d’entraînement adapté et un plan d’alimentation ciblé, la majorité des femmes atteintes d’un diabète de grossesse arrivent à contrôler leur glycémie – mais ce qui est encore plus intéressant, c’est qu’il est aussi possible de prévenir le diabète de grossesse.
Les effets néfastes du diabète de grossesse
Bien que cette condition est de plus en plus commune, le diabète gestationnel doit être pris aux sérieux, car il est souvent lié à des problèmes de santé plus graves. Notamment, une glycémie élevée est associée à un risque accru de prééclampsie, d’hypertension, de prématurité, d’accouchement par césarienne et de développement du diabète de type 2 chez la mère plus tard dans sa vie.
De plus, elle n’a souvent plus l’énergie nécessaire pour faire ses activités quotidiennes en raison de la fatigue provoquée par le manque de sucre dans ses cellules. L’épuisement et la dépression pré-partum sont à surveiller, particulièrement pour la maman enceinte qui travaille et qui a des enfants plus vieux.
S'entraîner, un atout
« Mange pour deux et prend ça relax! » Nous avons toutes entendu ce conseil de grands-mères qui nous laisse croire qu’il serait indiqué de manger sans souci et d’arrêter de bouger... Un conseil qui n’est pas du tout approprié dans le cas d’un diabète de grossesse.
Bien que la future maman peut se sentir fatiguée et avoir envie de se reposer, les études récentes prouvent que l’entraînement prénatal peut grandement contribuer à une meilleure santé pour la mère et pour le bébé. Les chercheurs ont observé une diminution de 36% de la fréquence du diabète chez les femmes enceintes qui s’entraînent par rapport aux femmes qui ne bougent pas, en plus de prendre en moyenne 1 livre de moins.
Les femmes atteintes de diabète gestationnel qui s’entraînent remarquent une meilleure gestion de leur glycémie et moins de complications à l’accouchement. Cela dit, l’exercice physique est recommandé non seulement pour les femmes ayant reçu un diagnostic de diabète, mais aussi dès les premières semaines de grossesse pour prévenir le diabète, et ce, particulièrement pour les femmes ayant un indice de masse corporelle (BMI) supérieur à 30.
Les bénéfices
Les dernières recommandations sont claires : 30 à 45 minutes d’exercices d’intensité modérée, de 3 à 5 fois par semaine, constituent un plan efficace pour la prévention du diabète et pour le traitement suite à un diagnostic.
Pour éviter les blessures, il est primordial de choisir des exercices adaptés pour la femme enceinte selon les principes de l’entraînement périnatal. Les exercices doivent viser une combinaison d’endurance cardiovasculaire, musculaire et des étirements qui augmentent la mobilité et flexibilité.
Il est aussi intéressant de cibler son entraînement selon le moment de la journée où sa glycémie est la plus élevée. Par exemple, si la glycémie à jeun le matin est problématique, s’entraîner avant de se coucher le soir peut aider à contrôler sa glycémie pendant la nuit.
Pour celles qui prennent de l’insuline pour contrôler leur glycémie, il est important de valider votre plan d’entraînement avec votre médecin, car la dose d’insuline doit parfois être ajustée à la baisse les jours où vous faites de l’exercice. Il est aussi recommandé d’avoir son glucomètre et une source de glucides à absorption rapide à portée de main en cas d’hypoglycémie.
« Mieux vaut prévenir que guérir. » Voilà un conseil de grands-mère qui prend tout son sens lorsqu’on parle de diabète de grossesse. Alors, on enfile ses espadrilles et on bouge tout au long de sa grossesse!