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HéloInscrit le : |
Tipoune8 a écrit Sonner "catho", c'est sonner moralisateur et un peu trop "space" par rapport aux fatalités de la vie. C'est malheureusement l'impression que le catholicisme a laissé au cours de son histoire pour bien des gens. Du moins, je pense que c'est de là que vient l'expression. Et comme le concept de pardon est beaucoup abordé dans la religion, ça rebute beaucoup de monde. Je vais parraitre chiante mais je reviens à la charge, si vous regarder la définition du mot pardonner, il est toujours relié de près a la religion catholique et il est clair qu'il signifie: Oublier, absoudre, amnistier etc.. A toutes celles qui disent que je me trompe de définition, faudrait-il écrire aux gens qui font le dictionnaire et leur dire qu'ils n'ont pas la bonne défénition de ce mot? Par contre, si je regarde le mot résigner, c'est beaucoup plus la définition que vous faites du mot pardon. Hélo |
HéloInscrit le : |
Euphroisine a écrit J'avoue que j'ai de la difficulté avec les gens qui vivent sur un nuage de positivisme, parce qu'ils ne se confrontent pas à la réalité. En ce sens, "pardonner" signifierait aussi "nier une part de la réalité", "refouler certaines émotions." Par contre, je pense qu'il existe des gens (Etty Hillesum, pour reprendre mon exemple) qui pardonnent parce qu'ils connaissent trop bien la nature humaine dans toute son imperfection. Voilà une explication que me semble plus terre a terre. |
EuphroisineInscrit le : |
Gala a écrit Le problème vient de la façon dont ont nous a enseignés le mot pardon...Le mot pardon est le bon mais la façon de l'expliquer n'est pas bonne..Voilà peut-être pourquoi nous avons du mal avec ce mot un peu trop "catho" sur les bord pour beaucoup de monde.. J'y ai repensé, et je me demandais en quoi le fait de sonner "catho" pouvait constituer un tort. J'ai l'impression que n'importe quel croyant, toute religion confondue, qui intègre par coeur un discours "tout-le-monde-il-est-beau, tout-le-monde-il-est-gentil" est en effet cul-cul. Par contre, le catholique, le juif, le bouddhiste ou le musluman qui prend le temps d'intérioriser les préceptes de sa religion et qui les applique parce qu'il en est profondément imprégné n'est pas cul-cul. J'avoue que j'ai de la difficulté avec les gens qui vivent sur un nuage de positivisme, parce qu'ils ne se confrontent pas à la réalité. En ce sens, "pardonner" signifierait aussi "nier une part de la réalité", "refouler certaines émotions." Par contre, je pense qu'il existe des gens (Etty Hillesum, pour reprendre mon exemple) qui pardonnent parce qu'ils connaissent trop bien la nature humaine dans toute son imperfection. Nous sommes tous égaux, mais nous sommes tous à des stades différents de notre évolution. |
popouneInscrit le : |
Moi aussi j'ai acheté le livre de Jean Monbourquette '' Comment pardonner '' qui m'a été d'une très grande aide. J'ai vécu une situation très difficile dont une personne m'a blessé énormément. À un tel point que je ne fonctionnait presque plus, ça m'obsédait. Le pire dans tout ça c'est que c'est le père de mon chum, donc en plus, sans le vouloir, j'en voulais un peu à mon chum.
Avant de lire le livre, je me disais que jamais je ne pourrais passer par dessus, jamais je ne pourrais oublier ça. Quand j'ai lu le livre, il y a une phrase qui a prit tout un sens : Pardonner, ce n'est pas oublier. Il faut aller au-delà des paroles de la personne. C'est très difficile à faire, mais un coup qu'on réussit, on a une étape de franchit. Pardonner, c'est avant tout pour nous que nous le faisons et non pour l'autre. Pour se sentir bien avec soi-même. |
Marie-LiliInscrit le : |
Tipoune8 a écrit Ceci dit, je n'aime pas tellement non plus le mot pardon. Pardon... c'est un peu comme s'il fallait avoir pitié de l'autre. Comme s'il fallait soudainement voir rayonner ses qualités à travers ses défauts et se dire: "Pauvre lui, c'est pas de sa faute dans l'fond. C'est un bon gars pareil!". C'est ce côté gna-gna du pardon qui me titille un peu. Je préfère de loin le terme résignation. De la façon dont tu le dis, oui, ça fait gnagna, mais je suis d'avis que chaque être humain est bon à la base, mais est corrompu par ses exprériences, son parcours de vie. Alors le pardon, ça peut être aussi de retrouver le bon chez l'autre malgré tout ce qui l'a amené à agir de mauvaise manière. Ça ne veut pas dire oublier l'offense ou être sympathique à l'autre, ça voudrait plutôt dire: voir autrement (empathie). |
Marie-LiliInscrit le : |
Je crois qu'il y a plusieurs types de pardon. Le pardon selon ta définition, Hélo, ressemble au pardon divin: l'absolution des péchés pour pouvoir entrer au paradis. Tandis que le pardon humain, on le fait d'abord pour soi-même, pour voir les choses sous un autre angle ce qui nous permettra de passer à autre chose. Je ne vois pas ça comme étant prendre en pitié ou atténuer la faute, plutôt arriver à vivre en paix malgré ce qui s'est produit. Bref, je suis assez d'accord avec ce qu'a dit Gala. Ce n'est pas tout le monde qui est capable d'en arriver là, moi-même je ne suis pas certaine d'en être capable. Mais j'admire les personnes qui y arrivent.
Pardon ou résignation? Je ne sais pas trop la différence...J'ai l'impression que résignation est moins fort comme terme, qu'on met un très bon pansement pour pouvoir continuer d'aller de l'avant, mais sans vraiment aller au fond du bobo...Mais bon, on pourrait s'obstiner longtemps sur des définitions, je pense que la perception de ces mots est personnelle à chacun. |
EuphroisineInscrit le : |
Ceci dit, je n'aime pas tellement non plus le mot pardon. Pardon... c'est un peu comme s'il fallait avoir pitié de l'autre. Comme s'il fallait soudainement voir rayonner ses qualités à travers ses défauts et se dire: "Pauvre lui, c'est pas de sa faute dans l'fond. C'est un bon gars pareil!". C'est ce côté gna-gna du pardon qui me titille un peu. Je préfère de loin le terme résignation. Formulé comme ça, ça a bien du bon sens. |
EuphroisineInscrit le : |
Gala a écrit Le problème vient de la façon dont ont nous a enseignés le mot pardon...Le mot pardon est le bon mais la façon de l'expliquer n'est pas bonne..Voilà peut-être pourquoi nous avons du mal avec ce mot un peu trop "catho" sur les bord pour beaucoup de monde.. Là, tu mets le doigt sur quelque chose ! Je suis assez d'accord. |
GalaInscrit le : |
Aye salut tipoune !! Fait longtemps qu'ont t'avais pas lût ici !
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GalaInscrit le : |
Le problème vient de la façon dont ont nous a enseignés le mot pardon...Le mot pardon est le bon mais la façon de l'expliquer n'est pas bonne..Voilà peut-être pourquoi nous avons du mal avec ce mot un peu trop "catho" sur les bord pour beaucoup de monde..
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HéloInscrit le : |
Tipoune8 a écrit Si on attribue au mot pardon le sens de résignation... alors là, oui, je peux pardonner. Je pense qu'il est important un moment donné de se dire que ce qui est arrivé est arrivé et qu'on n'y peut rien maintenant. Il faut passer à autre chose et accepter que la situation problématique fait partie de notre vie et on a le choix de la laisser nous manger tout cru ou lui permettre de nous faire grandir. Alors oui pour la résignation. Je pense qu'on ne peut être tout à fait heureux en cultivant la colère ou la tristesse. Se résigner est une grande étape à franchir vers un mieux-être général. Maintenant, ce n'est pas toujours évident à faire. Ça prend du temps, mais avec le temps vient la sagesse. Et je pense que même si on se résigne (ou qu'on pardonne), ça ne veut pas dire pour autant qu'on accepte à bras ouverts la personne dans notre coeur avec un sourire et une tape sur l'épaule. Simplement, on passe à autre chose. Ceci dit, je n'aime pas tellement non plus le mot pardon. Pardon... c'est un peu comme s'il fallait avoir pitié de l'autre. Comme s'il fallait soudainement voir rayonner ses qualités à travers ses défauts et se dire: "Pauvre lui, c'est pas de sa faute dans l'fond. C'est un bon gars pareil!". C'est ce côté gna-gna du pardon qui me titille un peu. Je préfère de loin le terme résignation. Alors là Tipoune, nous nous entendons... Hélo |
HéloInscrit le : |
Je suis d'accord avec vous toutes, c'est que je trouve que le mot pardonner n'est pas le bon. Si vous regardez la définition dans le dictionnaire ce mot ne veut pas dire ce que vous dites dans ce post, mais le mot juste serais plutôt que nous devons se résigner . Le vrai pardon étant d'oublier ou d'amnistier, je pense que certains gestes sont innoubliables même avec toute la bonne volontée du monde, certe il faut se résigner , accepter ce qui est fait et aller de l'avant pour notre bien-être personnel.
Je trouve que c'est important d'utiliser les bons mots, mais je vois que ce dernier a gagné en popularité et je pense qu'il est utilisé a tord et a travers. Comme je disais dans mon intro, je pardonne pour des petites fautes mais je me résigne a des fautes graves ne pouvant changer ce qui est fait, par contre je ne pardonne pas la personne qui est dans le tort, tout en ne nourrissant aucune rancunes. Hélo |
HistoricaInscrit le : |
J'ajouterai que l'action de pardonner exige du temps et que l'on doit respecter le rythme personel de chaque personne. Avant de pardonner, il faut avoir vécu les différentes étapes du deuil. Si nous sommes à l'étape de la colère, il est compréhensible que nous ne soyions pas prêt à pardonner. Vivre ces différentes étapes peut prendre des années et certaines peuvent être plus longues que d'autres voilà pourquoi pardonner est une action plus facile pour certaines personnes et plus difficile pour d'autres.
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HistoricaInscrit le : |
Moi aussi j'ai eu longtemps de la difficulté avec ce mot. Pardonner pour des petites choses ok mais pour des grandes, pour les atrocités ? Jusqu'au jour ou j'ai compris que pardonner ne voulais pas dire oublier et être naîf mais se donner le droit d'aller de l'avant dans sa vie et recommencer à être heureux. Ma définition du pardon rejoint donc celle de Gala.
Gala a écrit Le pardon est un acte d'humilité, que l'on fait d'abord pour soi et non pour l'autre. Pardonner ne veut pas dire oublier...Lorsque nous refusons de pardonner, nous permettons à l'autre de nous faire souffrir plus longtemps. Le pardon, on le fait pour soi, cela ne veut pas dire que nous sommes automatiquement obligé de reprendre notre relation avec l'offenseur. On peut très bien pardonner à quelqu'un tout en n'ayant aucuns contacts avec cette personne. |
AnonymeInscrit le : |
Pour pardonner, je dois comprendre...si je ne comprends pas je crois que je vais avoir bcp de difficulté à pardonner. Et des gestes incompréhensibles il y en a tant! Je suis rancunière aussi...c'est un vilain défaut qui nous fait en effet souffrir!
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MaéInscrit le : |
Effectivement le pardon est une façon de se permettre à soi de passer à autre chose. Laisser le négatif, le noir pour avancer et se laisser porter dans une nouvelle vie tout en cessant d'être la "victime de ...". Pardonner par contre c'est quelque chose qui se fait d'abord envers soi-même. Il faut se pardonner pour arriver à le faire pour une tierce personne. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'on doit enseigner à nos enfants à être indulgent envers eux-même. Ça va devenir plus facile ensuite pour eux dans leur quotidien.
Par contre, pour moi, le pardon ne se donne pas dans certaines occasions. Vous comprendrez que jamais je ne pourrai pardonner à l'agresseur d'une enfant que je connais, Cédrika. S'il l'avait ramené à la maison, vivante ou indiqué l'endroit où elle se trouve, peut-être que j'aurais été capable à ce moment... mais là, non c'est trop pour moi, et je ne suis pas un parent de cette puce, juste une amie. Mais je sais pardonner et reconnaître tout le bien qui en découle pour soi. |
EuphroisineInscrit le : |
Gala a écrit Lorsque nous refusons de pardonner, nous permettons à l'autre de nous faire souffrir plus longtemps. J'adore cette phrase ! Autrement, ta référence documentaire semble très intéressante ! Merci ! |
GalaInscrit le : |
Par le passé, j'ai eu à me questionner beaucoup sur le pardon suite à des événements dans ma vie qui me remplissait de colère et m'empêchait d'avancer...Je suis tombé sur l'excellent livre de Jean Mombourquette, "Comment pardonner"
L'auteur explique bien que le pardon est un mot mal enseigné et mal comprit dans notre société..Comme Euphroisine le dit, il est associé à une certaine " molesse". Le pardon est un acte d'humilité, que l'on fait d'abord pour soi et non pour l'autre. Pardonner ne veut pas dire oublier...Lorsque nous refusons de pardonner, nous permettons à l'autre de nous faire souffrir plus longtemps. Le pardon, on le fait pour soi, cela ne veut pas dire que nous sommes automatiquement obligé de reprendre notre relation avec l'offenseur. On peut très bien pardonner à quelqu'un tout en n'ayant aucuns contacts avec cette personne. |
EuphroisineInscrit le : |
J'ajouterais encore ceci : je crois que notre difficulté à pardonner vient en grande partie du fait que nous trouvons qu'il y injustice.
Et quoi qu'on en dise, pour la plupart d'entre nous (en tous cas, pour moi, à tout le moins), nous souffrons toujours plus d'une injustice lorsqu'elle nous concerne directement, nous ou nos proches. Quelqu'un s'amuserait à faire peur à ma mère avec son chien, je lui en voudrais plus que je pourrais en vouloir au tortionnaire nazi qui a battu un enfant à mort. Non que l'attrocité commise par le nazi ne me paraisse pas ignoble, mais plutôt que, parce qu'elle n'a pas été posée dans mon univers immédiat, elle m'apparait plus "abstraite". Il peut nous sembler que la justice n'est pas de ce monde. Mais si, grâce à une croyance, nous parvenons à croire en une justice inaliénable (karma ou autre), il devient plus facile de lâcher prise. |
Coccinelle06Inscrit le : Localisation : |
Un jour, à la télé, j'écoutais une femme relater son histoire d'abus par son mari, il l'aurais séquéstrée dans son pay, l'aurais battu et j'en passe. Elle a eu des enfants avec ce dernier et il n'était pas plus tendre a leur endroit. Elle a fini par s'en sortir, elle vie maintenant au Québec et elle dit que sa guérison est passé par le pardon envers ce type, qu'elle se donne comme obligation (face au pardon) de lui faire une place dans sa vie et celle de ses fils, que son bien-être passe par là. C'est un exemple un peu extrême mais je remarque que beaucoup de gens utilise le pardon pour des gestes graves, je ne comprend pas. Comment peut-on amnistier quelqu'un qui nous a fait autant de mal? Je comprends ton poitnd e vue, par contre, moi ce que j'en pense, c'est que tant qu'on a pas vécu une situation semblable, on ne peut pas comprendre de quelle facon elle est prête a passer a coté pour réussir a vivre,on est tous différent, et on réagit tous de facon différentes face a certaines situations. Si elle croit quelle a réussit a pardonner completement, pour réussir a se sentir mieux, c'est elle qui le sait réellement... |