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MarieCharloInscrit le : |
Je sais, je suis en vacances... mais j'ai quand même écrit ce texte aujourd'hui parce que mes idées se bousculent. (C'est ça être prof, on est jamais to-ta-le-ment en vacances...) Vous en pensez quoi?
Enseigner au public, en 2008, c'est essayer de construire un gratte-ciel avec un marteau et quelques clous. Pire encore : enseigner au public, en 2008, c'est se faire reprocher de ne pas être capable de construire un gratte-ciel avec un marteau et quelques clous. Les problèmes dans le système de l'éducation sont nombreux, ce n'est un secret pour personne. De tous les côtés pleuvent des solutions, parfois impraticables mais toujours bien intentionnées : vous devriez tenir le marteau de cette façon, et les clous, ne les prenez pas ainsi ! De tous les côtés, la société s'insurge des incapacités de l'école publique actuelle et certains croient même qu'ils feraient mieux s'ils tenaient ce marteau et ces clous. En fait, le problème n'est pas que le marteau et les clous sont défaillants. Le problème, c'est qu'ils sont insuffisants pour construire un gratte-ciel. Deux solutions sont possibles : on peut choisir de construire une petite cabane au lieu d'un gratte-ciel. Ou encore, on peut fournir d'autres outils aux travailleurs pour qu'ils réussissent à le construire, notre gratte-ciel. Il me semble évident que, socialement, l'idéal à atteindre n'est pas la cabane : on crie partout que les résultats en français sont déplorables, que les arts doivent rester à la grille-horaire de l'élève, qu'on doit aider les adolescents à s'orienter vers leur futur emploi, que les multiples religions doivent être connues par les jeunes pour ouvrir leur connaissance du monde, que les langues, dans un contexte de mondialisation, doivent prendre de plus en plus de place dans les écoles, que savoir compter est primordial? Il me semble évident que la société ne veut pas de cette cabane qu'on tente tant bien que mal de construire avec nos quelques clous et notre misérable marteau. La solution alors? Fournir des outils convenables aux enseignants pour qu'ils bâtissent l'imposant gratte-ciel dont on rêve tous pour les générations à venir. La grue Avec la réforme, on exige des enseignants de faire un travail impossible dans les classes compte tenu du nombre d'élèves par groupe. La réforme est bien belle sur papier, clame la plupart des enseignants, mais en pratique, c'est autre chose. Avec 32 élèves, qui n'ont jamais « doublé » malgré leurs difficultés : on doit choisir entre oublier les plus faibles dans leur coin et laisser les plus forts se débrouiller seuls. On ne veut plus « étiqueter » les élèves présentant des particularités en créant des classes spéciales, mais on double ainsi la tâche de l'enseignant qui doit faire le même travail avec des problématiques plus nombreuses. On fournit, certes, des orthopédagogues pour venir en aide aux enseignants, mais ce marteau supplémentaire qu'on leur présente comme salutaire est un compromis beaucoup moins dispendieux que la grue qu'il leur serait nécessaire pour effectuer le travail. La solution? Prendre le temps de construire chaque étage parce qu'aucun ne mérite d'être plus solide qu'un autre. Il faut donc acheter une grue : diminuer le nombre d'élèves par classe de 32 à 22. « Mais où trouvera-t-on l'argent pour une grue? » entends-je déjà s'exclamer le contracteur. Les solutions sont multiples. Mais en voilà une qui m'apparaît plutôt simple. Déplacer les budgets Le système privé offre une alternative aux parents qui croient que le public n'arrivera pas, avec leur enfant, à édifier un gratte-ciel. Ces écoles peuvent se permettre de sélectionner leur clientèle et promettent donc, par le fait même, des classes beaucoup plus disciplinées. Des groupes homogènes, une clientèle qui a réussi les tests d'admission pour être assise sur sa chaise de bois, c'est le rêve de tout bâtisseur de gratte-ciel. Seulement, ce n'est pas la réalité au public. Ce n'est pas l'existence du privé que je remets en cause. L'important, c'est que chacun, peu importe ses moyens financiers, ait accès à l'éducation. Ce que je remets en question, c'est le fait que le gouvernement le finance à 60%. On cherche de l'argent? Là, il y en a. Si on voulait vraiment offrir une grue au système public, on pourrait diminuer le financement aux écoles privées à 30% et offrir la machinerie nécessaire au système que la population paie de ses impôts afin qu'il réussisse à construire le magnifique gratte-ciel qu'on exige de lui qu'il bâtisse. Tout n'est pas mauvais, dans cette réforme qui fait couler bien de l'encre et encore plus de salive depuis quelques années : on cherche à développer des compétences, on cherche à adapter l'enseignement pour nos garçons qui tirent de la patte, on cherche à mettre nos jeunes en action, à ne pas les décourager, à leur montrer qu'il faut viser à s'améliorer soi-même en cessant de se comparer? On cherche principalement leur réussite. Mais y arrive-t-on? Les meilleurs principes du monde ne peuvent donner des résultats si la préoccupation première, c'est d'y arriver au moindre coût. De l'argent, il y en a. Par contre, c'est certain qu'il y aura des perdants si on va la chercher là où elle se trouve. Mais voilà la question qu'il faut se poser : dans l'intérêt de qui proposons-nous un système privé financé presque en totalité par l'État? Bref, avant de taper sur la tête des enseignants qui font de leur mieux avec leur minuscule marteau, avant de réinvestir des millions dans une réforme de la réforme ou encore dans l'abolition de la réforme, comme certains partis en font la promotion, tentons donc de permettre son application en offrant les outils nécessaires au système public. La grue, c'est le strict minimum si l'on souhaite un gratte-ciel. Et à moins qu'il préfère une cabane, c'est ce que le gouvernement devra fournir un jour s'il désire encore offrir une éducation de qualité gratuite à tous. |
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MarieCharloInscrit le : |
Je suis incapable d'enseigner toutes les matières convenablement. Il est impossible qu'on devienne le prof de math, géo, histoire, sciences, éthique, français... les niveaux de connaissances qui doivent être enseignées sont plus élevés...
Il y a souvent ce qu'on appelle un tuteur : c'est lui qui prend du temps avec les élèves ou avec le groupe quand il y a des problèmes. C'est l'adulte de référence. |
gege123Inscrit le : |
C'est vrai que c'est difficile au secondaire de donner des devoirs différents à chaque élève vue la quantité d'élèves. Au primaire, il est habituel de voir une classe où il y a 3 ou 4 devoirs différents, selon les élèves. Pensez-vous que ce serait plus facile pour les élèves du secondaire d'avoir un seul titulaire comme au primaire? Est-ce que ça pourrait faire une différence?
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MarieCharloInscrit le : |
DouceMarty : c'est vrai qu'il faut trouver un juste milieu entre la "catégorisation" des élèves qui ont des difficultés... et notre volonté de les aider! On ne les aide pas si on nuit à leur côté social. Mais voilà, on en revient à mon idée de base : des groupes plus petits, tout simplement.
Charleneblue : tu as raison, plusieurs parents s'occupent plus de leur carrière que de leur enfant. Ceci dit, même si on travaille tous les deux, il y a moyen de bien nous occuper de notre enfant. Surtout quand l'enfant est à l'école toute la journée, anyway, qu'est-ce que ferait de plus maman à la maison? (Mais c'est un autre débat...) Tout est dans l'équilibre... Mais cet équilibre ne semble pas facile à atteindre pour tous... et nous n'avons pas tous la même idée de ce que doit être cet équilibre... Il y a aussi des familles qui ne travaillent pas (j'en ai vu en masse au centre ville!!!!) mais qui ne s'occupent pas mieux de leur enfant!!!! Gege : mes devoirs, c'est souvent une continuité de ce qu'on a fait en classe. Si je donne un devoir difficile à mes élèves, je leur lance un défi et je leur mentionne la difficulté du devoir. Mais je dois souvent niveler par le bas, dans ce sens que je m'attends souvent à ce que mes élèves aient moins de difficulté à faire quelque chose...et finalement, c'est plus difficile que ce à quoi je m'attendais... (en grammaire par exemple...) ON finit par y arriver, mais c'est souvent plus long que ce que je pensais. Mes sec. 1 actuels sont beaucoup plus faibles que les sec. 1 que j'avais au tout début. |
CharleneblueInscrit le : |
Vos messages viennent me chercher...je n'ai pas encore d'enfants qui fréquentent l'école (je suis enceinte de ma ou mon 1er) mais j'ai quand même mon opinions là-dessus. Premièrement je trouve difficile l'enseignements pour les profs pour pleins de raisons...on leur demande énormément de choses "hors" enseignement...honnêtement je n'aimerais pas être à votre place....
Mais ceux que je blâme, bien c'est les PARENTS. Un parent, il me semble, et là pour préparer, aimer son enfant dans la vie et le soutenir. Aujourd'hui avec la situation économique et les voisins gonflable, tous l'monde veut tout tout de suite....il est certains que la situation économique n'aide pas la cause et que parfois il faut vraiment que les deux parents travaillent, mais je me dis que s'il y avait moins de grosse cabane à 3 étages qui se construisent mais des bungalows réguliers et que si les gens comprendraient qu'ils n'est pas nécessaires d'avoir la piscine creusés et les 2 voitures neuves tout de suite, bien il y aurait plus de mamans à la maison, donc plus de temps pour s'occuper de leurs enfants, donc moins de difficultés pour eux (éducation autant scolaire que le savoir-vivre et moins de sentiment de mal-aimée") Je ne veux pas jugés personnes, mais ceux qui sont réellement obligés de travailler (les 2 parents) bien au moins les enseignants auraient plus de temps pour ces enfants qui en ont réellement besoin...J'ai une amie qui est éducatrice dans un milieu plus qu'aisée et ce qu'elle me raconte frôle l'horreur parfois....comme les parents doivent travailler tous les 2 pour maintenir leur standing ils laissent l'enfant devant la porte de la garderie à 6h30 am quand celle-ci ouvre à 7h00 am. Quand les parents s'impliquent la situation change du tout au tout et en même temps on ne peut ne pas aider un enfants délaissées par ces parents....des fois je me dit que la vie est mal faite pour ces enfants qu'il y a des parents qui ne devraient pas l'être... Je juge peut-être et je m'en excuse sincèrement...mais je me suis toujours dit que le gouvernement n'est pas là pour éduquer nos enfants mais pour nous aider à nous donner des moyens... Je lève mon chapeau à tous ces enseignants pour qui l'enseignement c'est plus qu'une profession !! |
doucemartyInscrit le : |
gege123 a écrit Pour les classes particulières par contre, j'aimerais y mettre un bémol. Moi aussi. J'ai plutôt l'impression que si tu mets seulement des élèves faibles ensembles, ils n'essaieront pas de travailler plus fort puisque tout le monde est faible. Dans mon école , les groupes spéciaux sont arrivé au secondaire et le groupe etait catégorisé « comme poche» les élèves avaient de la difficultés à se faire des amis dans les autres groupes dites «normaux». Je trouve cela déplorable. Un élève ne peut pas être bon ou mauvais dans toute les matières. Je suis plus en accord avec les groupes plus petit également. |
Maman NangaïInscrit le : |
Je ne suis pas prof! Mais ancienne élève au public dans un petit village! J'ai fait tout mon primaire dans une classe qui ne dépassait jamais 19 élèves. Des bons, des moins bons pis des pas bons pantoute! Ce n'est qu'au secondaire qu'il y avait des groupes forts ou faibles pour certaines matières seulement (ex: maths forts ou faibles).
Je crois que les petits groupes favorisent l'apprentissage et la mise en confiance de l'élève. |
gege123Inscrit le : |
Merci
Question aux enseignantes : vous arrive-t-il de varier vos exigences face à certains élèves? Adapter les devoirs pour qu'ils soient plus faciles ou difficiles? |
MarieCharloInscrit le : |
Pas mauvais comme idée!
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gege123Inscrit le : |
Je suis d'accord pour les groupes plus petits. J'ai eu la chance de travailler quelques semaines avec un groupe de 16 élèves en 3e et en 4e année. Je voyais dans leurs yeux quand ils ne comprennaient pas, avant même qu'ils lèvent la main.
Pour les classes particulières par contre, j'aimerais y mettre un bémol. La réforme a été fondée sur des études (quoi que ca ne paraisse pas toujours ) et il est démontré que si on mets tous les élèves faibles dans la même classe, ils progresseront moins que s'ils sont intégrés. Peut-être que l'idéal serait d'avoir de petits groupes classés ainsi : faibles-moyens et moyens-forts. Comme ça chacun pourrait avoir la chance de développer son autonomie et progresser à meilleur rythme. |
MarieCharloInscrit le : |
gege123 a écrit Mais on fait quoi avec les élèves qui ne réussiront jamais, même si on les fait doubler? On les cache sous le tapis? (on va avoir besoin d'une méchante grosse moquette ) On fait comme avant : des groupes spéciaux, avec moins d'élèves dedans, des profs qui les suivent mieux, des programmes adaptés à leurs difficultés, des cheminements différents... Je ne pense pas pouvoir adapter mon enseignement à 32 élèves... Mais adapter mon enseignement quand ils sont 20, c'est plus facile, je le sais parce que j'enseigne présentement à un groupe plus faible, ils ne sont que 20 et ma moyenne avec eux est plus forte qu'avec un de mes groupes réguliers... parce que j'ai plus de temps à leur accorder... |
MarieCharloInscrit le : |
Maé a écrit Donc c'est main dans la main je crois que nous pourront y arriver, pas en agissant individuellement selon moi. Puisque l'objectif n'est pas en lien avec nous même, mais bien le besoin de l'enfant que l'on accompagne dans son cheminement scolaire et de vie!! Très bien dit! Et c'est vrai qu'un prof syndiqué ne se met pas dehors facilement. Et c'est vrai que les parents doivent en avoir leur casque d'entendre bougonner contre leur enfant... mais à mon avis, c'est leur job de parent de ne pas baisser les bras après 2-3 ans... |
gege123Inscrit le : |
Mais on fait quoi avec les élèves qui ne réussiront jamais, même si on les fait doubler? On les cache sous le tapis? (on va avoir besoin d'une méchante grosse moquette )
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MarieCharloInscrit le : |
Maé a écrit Oui je crois que l'on peut vous aider, mais je pense aussi qu'il est primordial de faire confiance à l'autre. Dans ton exemple tu cites les orthopédagogues (que plusieurs professeurs ont tenté de remplacer, chose qui vient d'être invalidé en cour, c'est une profession pour laquelle vous n'êtes pas formé), ils font parti prenante du projet que tu décris. Oui le besoin de cette « grue » est réel, le problème c'est qu'à demander de ton côté, la force de la demande est diluée. Pourquoi ignorer le partenariat? Je suis tout à fait d'accord avec toi, Maé. C'est vrai que tous les services offerts ont leur place et que chacun ajoute un grain de sel et une aide primordiale à l'enseignant. J'ai moi-même, avant d'être prof, été éducatrice pour les centres jeunesse pendant 7 ans et dans les écoles pendant 2 ans. Je sais ce que les éducs apportent pour l'avoir moi-même été, et je le sais du point de vue du prof maintenant. Donc, je le sais doublement. Ces aides sont nécessaires : ortho, éduc... tout. Mais du point de vue de l'enseignement seulement, le problème est qu'il y a trop d'élèves dans une même classe et on doit axer sur la gestion de classe, ce qui n'est pas normal : la tâche première de l'enseignant devrait être d'enseigner. |
MarieCharloInscrit le : |
Gabrielle123 a écrit Dans la ville où je suis présentement, les écoles publiques ont la meilleure côte de tous les États-Unis. Pourquoi? Les parents mettent l'école en priorité, ils sont pour la majorité des universitaires qui ont étudié longtemps. On a pas besoin de leur expliquer en quoi l'écoute en classe, et l'appuie au professeur est important. Dans chacune des classe, il y a une aide pour l'enseignante. Donc ils sont en moyenne 22 enfants avec le prof et l'aide-enseignante. Mon amie me montre ce que sa fille fait en première année, et ça dépasse le niveau de 3e année au Québec sur certains points. Les enfants qui ont besoin d'aide, en reçoivent, soit de l'enseignante, de son aide, ou des nombreux parents qui vont aider à tous les jours dans la classe. C,est donc une histoire d'équipe tout ça, et ça marche! Ici je ne penserai pas une seconde à payer pour le privé, et ce , même au secondaire, car ils ont mis un système en place qui hausse grandement la qualité de l'enseignement. Pour ma part, je vois mes enfants là, et c'est en grande partie pourquoi on ne veut plus revenir au Québec, je vois trop qu'on nivelle par le bas en tentant de faire passer tous les enfants malgré leurs échecs flagrants. J'm'en vais en Californie moi!!!!! wow! |
gege123Inscrit le : |
Petite rectification :wink:
C'est donc bien différent d'une CS à l'autre. Chez-nous, une fois en poste, nous pouvons choisir notre école s'il y a des postes à combler après que les surplus aient été relocalisés Finalement, notre chance de changer d'école sont minces et dépendent exclusivement du bon vouloir de la direction et des RH. |
GalaInscrit le : |
J'aime beaucoup ce débat, il est, selon moi, excellent.
Beaucoup de points ont été soulevés et des solutions concrètes sont apportées. Je pense donc qu'à la base, une grande partie du problème pourrait être résolus si les parents s'impliquaient correctement en collaborations étroites avec les enseignants. J'apprend bien des choses ici..Ma fille ne va pas encore à l'école et je la prépare déjà à ce qui s'en vient. Je trouve important d'apprendre à l'enfant très tôt à apprendre et à se poser des questions. J'ai eu un parcours scolaire pénible et difficile et je sais que cela vient en grande parti d'un mauvais départ mais aussi d'un manque d'implication de la part de mes parents malheureusement. J'étais dans l'une des pires écoles secondaires du Québec et malgré que je suis à l'Université, je dois travailler et étudier comme une folle pour faire un contre-poids à ma méthodologie de travail qui laisse à désiré..Il me manque des outils et ce n'est pas facile. Bref, je veux absolument que ma fille se sente bien à l'école et je compte mettre les bouchées double pour qu'elle réussisse bien mais surtout, qu'elle est confiance en elle face à ses capacités à réussir ce qu'elle entreprend. |
doucemartyInscrit le : |
Maé a écrit . Donc c'est main dans la main je crois que nous pourront y arriver, pas en agissant individuellement selon moi. Puisque l'objectif n'est pas en lien avec nous même, mais bien le besoin de l'enfant que l'on accompagne dans son cheminement scolaire et de vie!! Je ne m'avance plur sur rien , puisque moi j'interviens en tant que parent , mais je suis d'accord avec ton point de vue Maé. Personnellement , j'ai l'intention de suivre et de soutenir mes enfants tout le long de leur cheminement scolaire et je m'attends à ce que chaque corps de métier interviennent avec mes enfants comme il se doit, en ne prenant pas la place d'un autre. Si mon fils a besoin d'un psy scolaire pour son TDAH, alors c'est un spy qu'il doit voir. S'ils ont besoin d'un orthopédagogue, alors c'est à eux d'y voir et non au professeur que toutes les taches incombent. |
MaéInscrit le : |
J'aime beaucoup ton texte, mais pour être moi-même en milieu scolaire primaire à titre d'agent de réadaptation (psychoéducateur non dans l'Ordre) je perçois une « lacune » dans ta perception de la construction de chaque étage de ton édifice, quel qu'il soit, peu importe son ampleur. Il te manque les autres corps de métier qui ont su faire leurs preuves et pour lesquels vous n'avez pas été formé. À chacun son métier, mais jamais seul un contracteur ne serait arrivé à faire la plomberie, l'électricité, le solage, le terrassement, le design intérieur extérieur, etc. et dans les délais. Il y a eu des architectes qui furent engagés, de même que le plâtrier, le peintre, l'électricien, l'ingénieur en bâtiment, l'inspecteur, etc etc etc. Et c'est ce qui fait que la demeure, l'édifice, le gratte-ciel y sera encore dans de nombreuse années, que les fondations feront le travail et pourront permettre au projet de se tenir debout et d'aller de l'avant à travers le temps tout en étant au meilleur de son propre potentiel.
Oui je crois que l'on peut vous aider, mais je pense aussi qu'il est primordial de faire confiance à l'autre. Dans ton exemple tu cites les orthopédagogues (que plusieurs professeurs ont tenté de remplacer, chose qui vient d'être invalidé en cour, c'est une profession pour laquelle vous n'êtes pas formé), ils font parti prenante du projet que tu décris. Oui le besoin de cette « grue » est réel, le problème c'est qu'à demander de ton côté, la force de la demande est diluée. Pourquoi ignorer le partenariat? Autre point soulevé, les parents. Dans les faits les parents sont engagés dans les 2-3 premières années du primaires (incluant la maternelle), pour ensuite cesser leur implication (celle qu'ils souhaitent et pas nécessairement celle exigée de l'école, ce qui est très différent à mon avis). Ce désengagement est la représentation de la valeur qu'ils accordent à l'éducation, l'enseignement, en fonction de leur propre échelle de valeurs transmises par leur famille d'origine. Je pense qu'il faut également prendre le facteur « marteau » en considération ici. Car à force de taper sur le même clou en tout temps (c'est la perception du parent qui reçoit messages, appels, mémos, menaces de suspension, etc) il fini par s'occuper de son enfant en lui faisant vivre des choses positives (ici il ne faut pas juger en fonction de ce qu'on qualifie de positif mais bien en prenant compte de leur échelle de valeur mentionnée précédemment)à la maison et en souhaitant que l'école finisse par finir un jour. C'est dommage, mais c'est une réalité à prendre en considération, il faut selon moi, modifier la façon de faire afin d'obtenir la réelle collaboration qui est tant souhaitable pour l'enfant. Je fais également le choix de ne pas ouvrir la parenthèse de la syndicalisation et de la qualité du corps professoral. Mais je peux dire qu'un prof, même avec un dossier étoffé, ça ne se met pas dehors comme un employé d'une autre entreprise. J'en ai des preuves, pas seulement des ouï-dire. Et je suis entièrement pour l'injection des sous dans le milieu scolaire public. Le privé devrait s'auto-financer entièrement. Et je partage entièrement l'avis de la facilité à enseigner à des étudiants pour qui les études sont valorisées dans le milieu familial. Par contre, un élève en difficulté au privé n'a accès aux services (orthopédagogues, psychoéducateur, etc) qu'en passant par le privé également, ce qui augmente, à mon avis encore, la qualité des services qu'il recevra, puisque ceux-ci lui seront entièrement accordés, selon le contrat. Ce qui n'est malheureusement pas le cas au public!!! Combien de fois je me suis fais dire par la direction qui était mon cas prioritaire? Je m'excuse mais je dois avoir une autonomie d'action afin de mettre en place un réseau de soutien qui répond vraiment aux besoins des élèves en difficulté, quels qu'ils soient. Donc c'est main dans la main je crois que nous pourront y arriver, pas en agissant individuellement selon moi. Puisque l'objectif n'est pas en lien avec nous même, mais bien le besoin de l'enfant que l'on accompagne dans son cheminement scolaire et de vie!! |
Gabrielle123Inscrit le : |
Gala a écrit Je connais le milieux public pour y être allé, pas pour y avoir enseigner..J'apprend des choses en vous lisant.. GEGE123 à écrit : "Gala, au public, nous ne choisissons pas notre école. On est engagé par une commission scolaire et ce sont les ressources humaines qui nous attribuent une école". Pourtant, le gars que je connais qui enseigne au public à Oka à fait le tour des écoles et à prit le temps de magasiner pour voir avec quel école il aurait le plus d'avantages à long terme..Mais bon, je vais m'informer avec lui prochainement... À la commission scolaire de Montréal, on peut choisir notre école. Je l'ai fait 5 fois . On a la liste de tous les postes disponibles, et on choisit en fonction de notre ancienneté. Pour ma part, j'ai été chanceuse car j'ai toujours eu les écoles que je voulais. On ne peut rien généraliser, car c'est différent d'une commission scolaire à une autre. Gala, pour les exigences je suis entièrement d'accord avec toi, on se doit de les hausser. J'ai toujours demandé plus à mes élèves que ce que le programme demande, j'ai enseigné dans des milieux défavorisés, et mes élèves sortaient de la maternelle vraiment prêts pour la première annnée. J'avais même des remarques de la part des enseignantes de première année qui me disaient qu'elles savaient quels élèves venaient de ma classe sans avoir regardé sur les listes. Mais c'est souvent mal vu de pousser les enfants, pauvres eux ils sont donc petits, faut pas trop leur en demander, alors que les enfants sont souvent bien contents. Pour en revenir au privé et au public, je pense que c'est en grande partie la mentalité qu'il faut changer. Il faut que l'école revienne au centre des préoccupations des parents. Tsé quand j'entends ahhhhhh l'école ça coûte chère ça n'a pas de sens, mais de l'autre côté on va dépenser une fortune pour un équipement de hockey! On devrait être content de savoir que les enfants ont leur matériel pour passer une belle année à apprendre! Au Québec, je l'affirme mes enfants seraient allés au secondaire privé, c'est la cohue dans le secteur public, il y a de la perte de temps à cause de la gestion de classe. Je le sais, je le vis dans mon enseignement, dans la classe de mes enfants, j'aimerais bien savoir que l'élève qui perturbe la classe entière aille voir ailleurs! C'est radical je sais, mais l'école c'est super important pour moi, et je veux que mes enfants y apprennent des trucs dans un atmosphère agréable, ce n'est certainement pas tjs le cas au public. Je suis une fille du privée, et au secondaire il n'y en avait pas de niaisage, c'était tu veux user ton fond de culottes, vas le faire ailleurs point à la ligne! Dans la ville où je suis présentement, les écoles publiques ont la meilleure côte de tous les États-Unis. Pourquoi? Les parents mettent l'école en priorité, ils sont pour la majorité des universitaires qui ont étudié longtemps. On a pas besoin de leur expliquer en quoi l'écoute en classe, et l'appuie au professeur est important. Dans chacune des classe, il y a une aide pour l'enseignante. Donc ils sont en moyenne 22 enfants avec le prof et l'aide-enseignante. Mon amie me montre ce que sa fille fait en première année, et ça dépasse le niveau de 3e année au Québec sur certains points. Les enfants qui ont besoin d'aide, en reçoivent, soit de l'enseignante, de son aide, ou des nombreux parents qui vont aider à tous les jours dans la classe. C,est donc une histoire d'équipe tout ça, et ça marche! Ici je ne penserai pas une seconde à payer pour le privé, et ce , même au secondaire, car ils ont mis un système en place qui hausse grandement la qualité de l'enseignement. Pour ma part, je vois mes enfants là, et c'est en grande partie pourquoi on ne veut plus revenir au Québec, je vois trop qu'on nivelle par le bas en tentant de faire passer tous les enfants malgré leurs échecs flagrants. |
MarieCharloInscrit le : |
Gala a écrit MARIE-CHARLO à écrit: "Je ne pense pas que la qualité de l'enseignement soit meilleure au privé : la qualité de l'apprentissage est meilleure." Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point..Ce n'est pas la qualité mais la densité de la matière qui fluctue entre le privé versus le public. Certaines écoles ne donnent même plus de devoir ! Tout le problème est là..Je trouve ça pathétique de dire que je suis plus en faveur du privé maintenant pour l'école ! Oui je trouve ça triste comme constat et je pense que vous manquez cruellement de ressources, vous les enseignants et enseignantes. Il faudrait re-simplifier les choses et arrêter d'inventer des "nouveaux" concepts d'apprentissages à la noix et remettre les exigences d'autrefois quitte à passé pour une rétrograde. Les exigences n'ont rien à voir avec le budget. La seule différence c'est qu'il y aura du redoublage parfois et cela nui au "cotes".. Je sais qu'une grosse partie du problème provient des parents. Ahhlala..Je termine en disant que je suis POUR la non-subvention du privé par contre. Le privé et le public doivent tenir compte des mêmes programmes. On doit voir la même matière. Cependant, quand j'enseigne dans un goupe de forts - au programme d'éducation internationale par exemple (comparable probablement à certains groupes du privé parce que les élèves y sont sélectionnés) - j'ai le temps d'enseigner plus de choses parce qu'on avance plus vite. Ce n'est pas tant le prof qui décide de la vitesse de roulement. Si mes élèves n'ont rien compris à mon cours sur les participes passés, je devrai y revenir et faire beaucoup plus d'exercices pour qu'ils atteignent la compétence visée, soit de savoir bien accorder les participes passés. Je pourrais passer 5 cours sur la matière que je verrais en 1 ou 2 cours dans mon groupe fort. C'est pourquoi, souvent, au privé, les profs ont le temps d'en voir plus : parce que les élèves sont sélectionnés à l'entrée par un examen d'admission. Je peux bien avoir toutes les exigences du monde pour mes élèves. Mais s'ils ne suivent pas la cadence, on est pas plus avancé. J'ai beau exiger que mes élèves fassent leurs devoirs, les envoyer en retenue à leur deuxième devoir non fait... S'ils ne les font pas, leurs devoirs, je peux y faire quoi, rendue là!? Même au secondaire, les parents doivent continuer de superviser leurs enfants... ce qui n'est pas toujours fait dès le secondaire 1... Et les élèves, de plus en plus, ont cette mentalité qu'ils "passent" du sec.1 au sec.2 même s'ils n'ont pas les notes... alors pourquoi se forcer pour avoir de meilleures notes? Gege : Au secondaire, je constate que les élèves sont de plus en plus faibles en français, depuis l'implantation de la réforme. J'ai souvent des élèves qui ont les capacités d'un élève de 4e année... alors, le redoublement, je pense qu'il manque un peu à l'appel. Et dans un cycle, c'est impossible qu'un élève ne passe pas de la première à la deuxième année. Il peut couler son premier cycle, mais pas sa première année du premier cycle : imagine les différences qu'il y a entre les forts et les faibles en sec. 2!!! Certains entrent avec tellement de retard en 1... et continuent de traîner de la patte en 2. Il n'y a plus de présecondaire, ou de mise à niveau... ce qui permettait à plusieurs de rattrapper un peu le retard qu'ils avaient pris au primaire sans se retrouver avec des gamins... Tout le monde passe sans qu'on se pose trop de questions et on se retrouve avec des faibles très très faibles qui, à mon avis, tirent les autres vers le bas. Ce qu'il manque, dans mes groupes, ce sont quelques forts très forts, qui contribuent à mettre un peu de challenge dans la classe... Les forts très forts, on peut se permettre de les étiqueter, eux : on les envoie dans des options, dans sport-étude, au PEI... mais les moyens et les faibles, il ne faudrait surtout pas leur dire qu'ils sont faibles... ça pourrait les décourager... |