Alimentation

L'aspect psychologique des allergies alimentaires

Nous devons changer des choses dans notre mode de vie comme lire les étiquettes sur les emballages, cuisiner des aliments maison, fournir des explications au restaurant, aux amis, à l'école et bien d'autres. Tout cela demande beaucoup de temps. En allant chercher de l'information, du soutien auprès d'associations et de groupes, en développant une attitude positive et en continuant à profiter de la vie comme jouer, faire des sorties familiales, cela favorisera le bien-être de l'enfant et de toute la famille.

Il ne faut pas oublier que l'enfant ou l'adolescent aux prises avec des allergies alimentaires n'est pas différent de celui sans allergies alimentaires. Chacun est unique et ce qui importe c'est de se faire accepter avec cette particularité.
Développer l’appartenance…

Dès le jeune âge, il est primordial que l'enfant développe une force qui lui permettra d'être bon dans quelque chose, d'appartenir à un petit groupe d'amis. Le fait d'avoir un groupe d'appartenance, de ne pas être à part, d'être bon dans quelque chose, de se sentir privilégié amènera moins de différence possible et permettra d'avoir quelque chose comme les autres. Pour ce faire, l'enfant a tout avantage à fréquenter des milieux comme les centres de petite enfance (CPE), les prématernelles ou à pratiquer un sport qu'il aime. De là, il va apprendre à négocier avec les autres enfants et avec les adultes dès son jeune âge.

… et la confiance!

Il est important de laisser l'enfant s'exprimer pour qu'il apprenne à s'affirmer. Tout en établissant des limites, le responsabiliser pour qu'il sente qu'on a confiance en lui. Dès que possible et tout en l'accompagnant, le laisser expliquer son allergie aux gens qu'il fréquente. Faire avec lui des mises en situation pour l'amener à exprimer ses sentiments, pour l'informer, pour faciliter sa compréhension et pour qu'il prenne conscience de certaines choses. Ex. : « Si quelqu'un te donne un bonbon, qu'est-ce que tu vas faire? » Lui permettre de connaître son état en étant éducatif et non alarmiste. Ne pas lui dire qu'il peut mourir s'il mange un aliment allergène. Il est préférable de lui dire qu'il sera très malade ou qu'il devra aller à l'hôpital, en tenant compte de son âge et de sa compréhension.

Le préparer pour l’école

Avant d'entrer à l'école, il doit être capable de dire « NON » lorsqu'on lui offre de la nourriture. Il doit comprendre qu'il peut manger la nourriture autorisée par ses parents afin de se protéger. Lui démontrer qu'il y a toujours une alternative, en modifiant ou en remplaçant ce qui est interdit. Ex. : « Daphnée est allergique aux arachides. Elle est invitée à la fête de son amie Florence. Elle ne peut pas manger de gâteau à la fête, car même s'il est sans arachides, il est mentionné sur l'emballage peut contenir des arachides. Donc, la mère de Daphnée lui fait un de ses gâteaux préférés qu'elle apportera à la fête. Heureusement qu'elle en avait apporté plus d'une portion, car ses amis le trouvaient tellement beau qu'elle a dû leur en donner. »

L’Épipen

Dès que l'enfant est assez vieux (9-10 ans), il est préférable de le laisser transporter son épipen. On ne lui laisse pas le choix, mais on peut lui faire choisir le sac pour le ranger. De cette façon, il n'aura pas l'impression que tout lui est imposé et il saura qu'il peut faire des choix dans un encadrement sécuritaire.

Notre influence

Notre façon d'agir a une grande influence sur notre enfant. Il est primordial qu'on adopte une attitude positive en étant affirmatif, informatif, respectueux, flexible, débrouillard et impliqué dans la vie de notre enfant. Par cet exemple, il sera mieux outillé pour faire face à ceux qui voudront le marginaliser ou ne pas le respecter. Si notre attitude est négative et agressive, elle sera nuisible et l'enfant pourrait en souffrir.

Il arrive souvent que l'enfant ait hâte d'apprendre à lire pour pouvoir lui-même lire les étiquettes sur les emballages. S'il en arrive là, c'est qu'il vous a vu faire. Même si l'enfant ne sait pas lire et qu'on a l'habitude de lire les étiquettes à voix haute, cela créera une habitude chez lui. Quand il sera prêt, vous pourrez l'encourager dans ce sens, le guider et le soutenir. Ceci l'aidera à prendre ses responsabilités, à avoir confiance en lui et il en sera très valorisé.

Montrez-lui qu’il n’est pas seul

Lorsque l'enfant fréquente l'école et même avant, il est bon de lui faire connaître des personnes de son entourage qui vivent le même problème et lui démontrer ainsi qu'il n'est pas seul avec cette particularité. Vers l'âge de 7-8 ans, on peut commencer à l'inciter à se présenter afin de mentionner ses allergies aux responsables qui ne le connaissent pas, comme un professeur remplaçant. Ex. : « Bonjour, je m'appelle Cédric Dubé. Je suis allergique aux arachides. Mon protocole et mon épipen sont à tel endroit. »

L’imagination au service des enfants

Les enfants qui ont de l'imagination s'en sortent beaucoup mieux. L'imaginaire, comme dans bien des situations, vient souvent au secours des enfants. Il faut, à la maison comme en classe, leur permettre de manger de faux aliments non permis, il faut permettre de transformer un morceau de melon en banane qu'on ne peut pas manger, ou permettre de faire semblant d'être un écureuil qui mange des arachides, ou faire semblant de manger du Nutella en mangeant de la purée de pruneaux. Par le jeu, les enfants règlent beaucoup de choses. De plus, le sport, pour plusieurs, aide à transformer l'agressivité.

L’estime de soi

L'estime de soi est un autre aspect de la personnalité à ne pas négliger. Les enfants ayant une bonne estime d'eux-mêmes seront toujours plus enclins à se protéger et à ne pas accepter des aliments qui pourraient mettre leur vie en danger. Il ne faut surtout pas craindre de leur dire qu'ils sont capables d'apprendre à se protéger, qu'ils sont bons. Ceci augmentera d'autant leur estime personnelle.

En attendant, on s'entend pour dire que l'adolescence est une période qu'on doit préparer en tant que parents, et ce, bien avant qu'elle arrive. Cela fera en sorte que l'enfant qui aura grandi sera capable de faire face à sa différence. En suivant ces quelques conseils, on contribue à les préparer en ce sens.

Références
  • Duclos G., Laporte, D., Ross, J.; Les besoins et les défis des enfants de 6-12 ans : vivre en harmonie avec les apprentis sorciers. Collection Parent Guide, Saint-Lambert, éditions Héritage, 1994.
  • Duclos G., Laporte, D., Ross, J.; L'estime de soi de nos adolescents, Guide pratique à l'intention des parents. Montréal, Hôpital Sainte-Justine.
  • Figueira, Sabina, inf. ; communication personnelle.
  • Laporte D., Sévigny, L.; Comment développer l'estime de soi de nos enfants : Journal de bord à l'intention des parents. Montréal, Hôpital Sainte-Justine, 1993.

Par Sylvie Lavoie, inf., Sylvie Maurice, psychoéducatrice et Martine Véronneau, inhalothérapeute pour l'Association québécoise des allergies alimentaires (AQAA)


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