Contrairement aux adultes, nos frimousses sont davantage à l’écoute de leur corps. Ils savent naturellement quelle quantité d’aliments manger. Or, malgré nos bonnes intentions, il faut cesser de les forcer à terminer leur assiette.
L’inconstance de la faim
La faim représente un besoin physique de manger. C’est un signal envoyé par notre corps pour indiquer qu’il a besoin d’énergie. Or, la faim n’est pas stable dans le temps et plusieurs facteurs peuvent l’influencer. Chez les enfants, on note leur stade croissance, leur niveau d’activité physique, ce qu’ils ont mangé durant la journée, ce qu’ils ont bu avant le repas, etc. Et parce que la faim varie d’une journée à l’autre, d’un repas à l’autre, et d’un enfant à l’autre, vous ne pouvez pas deviner à leur place leur niveau de faim au quotidien. Voilà toute la pertinence de leur demander avant de passer à table : « As-tu une petite, une moyenne ou une grande faim ? »
Cette phrase permet d’abord à l’enfant de se connecter à son corps et de reconnaître les sensations qui l’habitent (ex. petit vide dans l’estomac, gargouillis, baisse d’énergie). Ensuite, il s’agit d’une belle façon de démontrer à l’enfant votre confiance en ses capacités à gérer sa faim et du coup, à l’aider à développer son autonomie face à la quantité de nourriture dont il a besoin. Finalement, elle vous permet de mieux doser la quantité de nourriture à servir et de limiter le gaspillage alimentaire. Ainsi, retenez qu’en tant que parents, nous sommes responsables d’offrir à nos enfants des aliments de qualité, mais qu’il leur revient la responsabilité de décider de la quantité à consommer.
Le défi : faire confiance à nos enfants
Laisser nos enfants manger à leur faim ne signifie pas de les laisser manger n’importe quoi, à n’importe quelle heure de la journée. Il importe d’instaurer un horaire de trois repas par jour, et des collations au besoin. Or, quoi faire quand nos enfants font semblant de ne pas avoir faim parce qu’ils n’aiment pas la nourriture servie ? Certes, il ne faut pas forcer un enfant à manger, mais on peut quand même chercher à comprendre ce qui ne lui plaît pas. En questionnant davantage mes enfants, j’ai réalisé que c’est parfois la texture qu’ils n’apprécient pas, et non le goût lui-même. D’autres fois, c’était les épices. Des « obstacles » que je peux facilement surmonter en apprêtant différemment les aliments, ne serait-ce qu’en servant le brocoli cru dans l’assiette plutôt que cuit. On gagne tous à écouter davantage les besoins de nos enfants et surtout, à leur faire confiance.
Par Julie DesGroseilliers
Nutritionniste et porte-parole du Mouvement J’aime les fruits et légumes