Les décès d’enfants de moins de 14 ans liés à des traumatismes sont parmi les plus fréquents. Les accidents de la route sont en grande partie responsables de cette triste statistique. En effet, il y a près de 400 collisions impliquant un enfant et une voiture chaque année au Québec. Le quart de ces accidents survient sur le territoire montréalais. À Toronto, c’est 200 collisions du même type qu’on recense par année. Et ces statistiques sont assez stables depuis les dernières années.
L’organisme CAA-Québec chapeaute un projet qui permet aux élèves de 4e, 5e et 6e année du primaire de devenir brigadiers scolaires. Le projet de brigade scolaire a été lancé en... 1929!
Depuis, plus de 500 000 élèves ont pris part au projet, soit en tant que brigadier à l’école, en autobus ou pour les piétons. Le but du projet est de sensibiliser les jeunes à la sécurité routière et leur permettre de s’impliquer dans leur milieu dans une expérience valorisante.
Des brigadiers d’expérience saluent cette initiative. Dans cette vidéo, les brigadiers se disent inquiets des mauvais comportements de plusieurs automobilistes. En effet, ils sont témoins chaque jour de plusieurs infractions au Code de la route. Les excès de vitesse, l’usage du cellulaire au volant, le non-respect de la signalisation et le non-respect des feux clignotants des autobus scolaires figurent en haut de la liste des infractions les plus fréquentes.
Infrastructures à améliorer
Marie-Soleil Cloutier est géographe de la santé. Elle connaît bien les troublantes statistiques concernant les collisions entre enfants et voitures sur le territoire montréalais. Elle en a fait son sujet d’étude au Centre Urbanisation Culture et Société de l’INRS. Elle souligne que l’inexpérience des enfants est un important facteur de risque d’accident. L’enfant-piéton est le plus vulnérable. Malheureusement, il arrive trop souvent qu’un automobiliste soit surpris par l’arrivée d’un enfant dans son champ de vision.
La géographe suggère de repenser le design des rues pour permettre une plus grande zone de sécurité pour les piétons. « On a une épidémie de cônes orange dans nos villes présentement. Il y a beaucoup de chantiers. On reconstruit des villes et on reconstruit des rues. L’idée de valoriser les plus vulnérables est intéressante », souligne Marie-Soleil Cloutier. Elle suggère, par exemple, de rallonger les trottoirs aux intersections afin qu’il y ait une plus grande zone sécuritaire pour les piétons.
Sous la loupe des chercheurs
La conduite dangereuse autour des écoles primaires augmente de 45 % le taux de collisions entre piétons et voitures. La plupart des accidents entre les élèves du primaire et les automobilistes se produisent d’ailleurs avant ou après les heures d’ouverture des écoles.
L’installation de ralentisseurs (« dos-d’âne »), une diminution du nombre de rues à sens unique, des espaces indiqués pour déposer ses enfants à l’école, éviter le plus possible d’être obligés de traverser des routes figurent entre autres parmi les pistes de solutions proposées par Alison Macpherson, Andrew Howard, Ron Buliung et Linda Rothman pour améliorer l’environnement des élèves torontois.
Écrit par Marilou Muloin-Robitaille
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