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Calipso

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17 juin 2008

Posté le: 16 février 2010 21:31:21 EST  
Françoise Railhet LE LIT PARENTAL DOIT-IL ACCUEILLIR LES ENFANTS ? Cette question a hanté l'esprit de générations de parents mais aussi de pédiatres. Une équipe américaine apporte aujourd'hui sa réponse. Finalement, partager ou non le lit de ses parents n'influerait pas sur le développement et le comportement futur de l'enfant. A l'Université de Californie de Los Angeles (UCLA), le Dr Paul Okami et son équipe ont suivi l'évolution de 205 enfants nés la même année, et élevés selon les deux approches : un travail qui a tout de même duré... 18 ans ! Au total, 6% ont dormi régulièrement avec leurs parents jusqu'à l'âge de 6 ans. Les auteurs n'ont pas relevé d'incidence particulière en matière de comportement, d'humeur ou de créativité chez les enfants de cet âge. Pas plus qu'à 18 ans d'ailleurs, où ceux qui ont partagé le lit de leurs parents ne paraissent présenter ni plus ni moins de problèmes comportementaux que les autres. Consommation d'alcool, de tabac, de drogues, violence, sexualité, les auteurs ont passé tous ces éléments au crible " sans constater de lien particulier entre le fait de dormir avec ses parents jusqu'à l'âge de 6 ans. " Source : Developmental and Behavioral Pediatrics, August 2002  

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Calipso

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17 juin 2008

Posté le: 16 février 2010 21:29:35 EST  
********** SOMMEIL PARTAGE Sleep with me : A trans-cultural look at the power - and protection - of sharing a bed. MF Small. Mothering, Nov-Dec 1998, 63-67. Nous passons environ 1/3 de notre vie à dormir. L'endroit où nous dormons et les personnes avec qui nous dormons sont fonction des cultures et traditions. Pendant l'essentiel de l'histoire de l'humanité, les bébés et jeunes enfants ont dormi avec leur mère. Ce n'est que récemment que, dans les pays occidentaux (Amérique du Nord, certains pays européens), il est devenu normal et souhaitable de faire dormir les jeunes enfants seuls dans leur lit et leur chambre. Dans la plupart des sociétés (67% des 186 cultures étudiées par l'anthropologue J Whiting), la norme est que les bébés dorment auprès d'un adulte, les enfants plus âgés dormant soit avec leurs parents, soit ensemble. Dans aucune des cultures autres que celles des sociétés occidentales, l'enfant ne dort seul tant qu'il n'a pas au moins 1 an. En fait, les pays occidentaux sont les seuls dans lesquels les bébés sont couchés dans leur propre lit, situé dans leur propre chambre. L'anthropologue Gilda Morelli a comparé les pratiques entourant le sommeil chez un groupe de parents guatémaltèques et un groupe de parents américains. Les enfants guatémaltèques dorment systématiquement avec leur mère pendant au moins toute leur première année, et ils tètent la nuit à la demande, la mère dormant généralement pendant que l'enfant tète. Certains des bébés américains étaient placés seuls dans leur chambre dès leur naissance ; presque aucun ne dormait régulièrement avec ses parents ; à 3 mois, 58% passaient seuls toute la nuit dans leur chambre, et à 6 mois c'était le cas pour quasiment tous les enfants. Le principal résultat était que les parents américains se plaignaient beaucoup d'avoir à se lever la nuit pour s'occuper de leur enfant. Par ailleurs, les parents américains ritualisaient rapidement le moment du coucher (histoires, berceuses, bain, jouets.), tandis que les parents guatémaltèques laissaient tout simplement leur enfant s'endormir lorsqu'il en avait envie. Lorsqu'on expliquait aux mères guatémaltèques comment dormaient les bébés américains, elles étaient profondément choquées et scandalisées de voir qu'on laissait des bébés dormir tout seuls ; elles ne comprenaient pas le désir d'intimité et de séparation exprimé par les mères américaines : elles considéraient qu'un contact physique étroit avec l'enfant allait de soit, et faisait partie intégrante des soins à l'enfant. Les quelques parents américains qui prenaient régulièrement leur enfant la nuit dans leur lit le faisaient pour des raisons pratiques (plus facile pour allaiter, moins fatigant). S'ils reconnaissaient que cela induisait aussi un lien plus étroit avec leur enfant, cette pratique était cependant le plus souvent vécue négativement ; les parents pensaient que ce n'était pas une bonne chose, et s'efforçaient de faire en sorte que leur enfant dorme seul dans sa chambre aussi vite que possible. La plupart des parents avaient entendu des professionnels de santé dire que c'était ainsi qu'un bébé devait dormir ; il leur paraissait donc normal de suivre cet avis, et ils étaient persuadés d'agir au mieux des intérêts de leur enfant. Pourquoi le sommeil partagé est-il important ? Les bébés sont immatures sur le plan neurologique ; leurs rythmes de sommeil seront anarchiques pendant les premiers mois. Ils ne font aucune différence entre la nuit et le jour, passent beaucoup de temps en sommeil paradoxal, et la régulation de leur respiration pendant les différentes périodes de sommeil est beaucoup moins fiable. En dormant près d'un adulte, l'enfant bénéficie de la stimulation que représente la présence de l'autre ; il réagit à ses mouvements, à ses changements de respiration, ce qui l'aide à mettre en place ses propres structures de régulation des fonctions vitales pendant le sommeil. Tous les travaux récents menés sur le sujet sont unanimes. Il est important que les parents qui ont choisi de faire dormir leur enfant dans une pièce séparée prennent conscience qu'ils agissent ainsi pour des raisons strictement culturelles, et pas du tout pour des raisons biologiques. Et contrairement à ce qu'ils supposent (et à ce qu'on leur répète dans notre société), dormir seul n'est ni normal ni souhaitable pour le jeune enfant.  

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Calipso

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17 juin 2008

Posté le: 16 février 2010 21:28:17 EST  
Je pense que ce qui se passe derrière la porte de la chambre à coucher de mes voisins, ça me regarde pas Smile

Non plus sérieusement, j'ai un dossier complet là dessus, et les arguments de MSN, c'est très tiré par les cheveux. La perception du cododo ici est avant tout culturelle.

Quelques textes intéressants sur le cododo:

********** PRATIQUES CULTURELLES DU SOMMEIL Pratiques concernant le sommeil aux USA et au Japon Cosleeping in context : sleep practices and problems in young children in Japan and the United States. S Latz, AW Wolf, B Lozoff. Arch Pediatr Adolesc Med 1999 ; 153(4) : 339-46. Mots-clés : sommeil, USA, Japon. Les auteurs ont évalué les relations entre le sommeil partagé et les problèmes de sommeil dans 2 cultures très différentes (les USA et le Japon), mais possédant un niveau socio-économique similaire. Ils ont pour ce faire interrogé les parents d'enfants âgés de 6 à 48 mois (56 enfants japonais et 61 enfants américains de race blanche), en bonne santé, et qui avaient été ou étaient encore allaités. Tous ces parents appartenaient à un milieu socio-économique moyen. Les enfants japonais dormaient beaucoup plus souvent avec leurs parents que les enfants américains (59% contre 15%). Tous les enfants japonais qui dormaient dans le lit de leurs parents y passaient toute la nuit, alors que 89% des enfants américains qui dormaient dans le lit de leurs parents n'y passaient qu'une partie de la nuit. Presque tous les enfants japonais s'endormaient contre le corps d'un adulte ; dans 23% des familles japonaises, la mère dormait avec l'enfant et le père dormait ailleurs. Les enfants américains qui dormaient avec leurs parents avaient plus de problèmes d'endormissement et de réveils nocturnes que les enfants américains dormant seuls et que les enfants japonais dormant avec leurs parents ; chez ces derniers, la fréquence des réveils nocturnes était la même que celle constatée chez les enfants américains dormant seuls. Les croyances concernant le sommeil des enfants sont très différentes dans les 2 pays. Aux USA, on considère que l'enfant doit devenir indépendant le plus rapidement possible, alors qu'au Japon il est considéré comme ayant besoin d'établir des relations d'interdépendances avec les autres, particulièrement avec ses parents. Au Japon, le fait que l'enfant dorme avec ses parents est appelé « kawa », ce qui signifie « rivière entre les berges » ; cette évocation de l'enfant dormant entre 2 adultes qui le protègent est très positive. Au contraire, le fait que l'enfant dorme avec ses parents est vécu négativement par la plupart des parents américains. Alors qu'aux USA une femme est au moins autant épouse que mère, elle est mère avant d'être épouse au Japon, le lien mère-enfant passant avant le lien conjugal. Les différences de conceptions du maternage et du sommeil de l'enfant constatées entre le Japon et les USA semble être avant tout culturelles. L'expérience des familles japonaises démontre que le fait que l'enfant dorme dans le lit des parents n'est pas en soi la cause des problèmes d'endormissement et de réveils nocturnes constatées chez les jeunes enfants. Le fait que l'enfant dorme avec ses parents a été la norme tout au long de l'histoire de l'humanité, et le reste encore dans de nombreuses cultures. L'idée typiquement occidentale qu'il est nécessaire d'obtenir de l'enfant qu'il dorme le plus jeune possible seul dans une pièce séparée pourrait expliquer, tout au moins en partie, la fréquence des «troubles du sommeil » dont se plaignent les parents de ces pays, cette exigence étant inadaptée aux capacités d'adaptation de l'enfant. Dans de nombreuses cultures, l'enfant dort avec sa mère aussi longtemps qu'il est allaité (jusqu'à 3, 4 ... ans). Je ne sais pas si c'est toujours le cas actuellement, mais pendant longtemps, au Japon, les enfants dormaient avec leurs parents juqu'au moment où ils entraient dans l'adolescence (dixit le mari japonais d'une mère que j'ai connu il y a un certain nombre d'années, qui ne supportait pas que leur bébé dorme seul comme le souhaitait sa femme ; cette dernière retrouvait tous les matins son mari endormi avec le bébé dans les bras, sur le matelas qu'elle avait mis dans la chambre du bébé pour pouvoir l'allaiter allongée pendant la nuit...). Ce genre de différences culturelles peut poser de sérieux problèmes dans les mariages interculturels : j'ai eu au téléphone un certain nombre de pères (d'origine africaine, arabe, asiatique...) horrifiés, scandalisés, choqués, complètement malades, parce que leur femme ne voulait pas allaiter, ou ne voulait allaiter que quelques semaines ou quelques mois, ne voulait pas du bébé dans leur lit, le laissait pleurer..., et qui me demandaient ce qu'ils pouvaient faire pour faire changer leur femme d'avis. Comme quoi la jalousie des hommes c'est surtout une question de culture !  

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gege123

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01 avr. 2005

Posté le: 16 février 2010 21:27:18 EST  
Il y a plusieurs façons de percevoir le co-dodo. Presqu'autant que de faire l'amour, qui se fait bien sûr ailleurs que dans le lit.

J'ai pratiqué le co-dodo avec mes 2 derniers bébés très jeunes. Plus facile pour allaiter, tout en épargnant mes points de suture et mon sommeil. Lorsque mon fils a eu 2 mois, nous l'avons transféré dans sa chambre, mais sur un matelas placé directement au sol. Comme ça, les nuits où j'étais trop fatiguée, je pouvais rester auprès de mon bébé lorsqu'il réclamait le sein.

Pour la MSN, je comprends que le dodo partagé puisse comporter certains risques, mais le risque zéro n'existe pas. Si mon bébé est à côté de moi et qu'il cesse de respirer, n'ai-je pas plus de chance de m'en rendre compte? La majorité des nations partagent leur lit avec leurs enfants. Je crois donc qu'il ne s'agit que de croyances occidentales, tout comme chaque nation a ses pratiques et ses croyances.

Avec le temps, j'ai réalisé qu'il n'y a pas de bonne façon de materner. Il n'y a que la meilleure qui concorde avec notre personnalité et les besoins de notre bébé. Je ne parle pas ici bien sûr de négligence Wink 

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Mimie82

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17 juil. 2009

Posté le: 16 février 2010 21:24:57 EST  
Je sens que le post va dégénérer...

Mais bref, pour ma part, je n'étais pas capable de le faire. Notre fille a couché les 10 premiers jours dans un moïse à côté de notre lit, mais ensuite, elle a été dans sa chambre. Je n'arrivais pas à me détendre quand elle était dans la chambre, je dormais juste à moitié et toujours crispée.

Ça ne me dérangeais pas d'avoir à bouger pour allaiter, même en pleine nuit. En fait, ça me dérangeait franchement moins que d'avoir la frousse de lui rouler dessus. Ça m'a toujours fait tellement peur de l'étouffer dans mon sommeil que même encore, elle ne se couche jamais avec nous.

Et puis, j'avais besoin d'intimité avec mon chum. Ça peut parraître très égoïste, mais mon lit, c'est à MOI. C'est MON territoire. J'aime mon intimité et j'y tiens. Je dis pas que le lit est l'unique place où on en a, mais c'est plus comme un lieu inviolable...

Bref... Voilà! Sommairement, je ne ferai jamais de co-dodo même si ça a des avantages.  

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