Vous savez le décompte bien sonore lors d’un décollement de navette spatiale? Ce solennel « 10… 9… 8… » scandé dans un haut-parleur qui grésille un peu? Eh bien, je l’entends clairement ces jours-ci, sûrement parce que j’entame ma 30e semaine. C’est réellement le dernier droit avant l’accouchement!
Un soir, cette semaine, en massant Adèle avant le dodo, la longueur de ses jambes m’a surprise. « J’ai une grande fille », que je me suis dit. Ce n’est vraiment plus un bébé, et elle me le répète souvent. J’ai aussi compris que j’allais revivre tout un paquet de « premières fois » avec mini-fiston et aussi un paquet de petits moments réservés aux poupons. C’est fou! Adèle n’a que trois ans et il me semble ne plus me souvenir ce que c’est de changer la couche d’un nouveau-né qui ne gigote pas et qui ne pèse pas plus de 30 livres. Pourtant, on vient de terminer complètement cette étape à la maison. Mais, ce n’est pas la même chose une « pull-up » qu’une couche nouveau-né! Bref, mon chum et moi avons réalisé qu’on ne prendrait plus d’élan en puisant dans nos forces pour soulever le deuxième petit soleil de notre vie… Il tiendrait juste bien au creux de nos bras, et même s’y sentira un peu perdu. Magique…
Même chose pour mille et un petits trucs : les rots, le retour des bavettes, les bacs à serviettes humides un peu partout dans la maison, les petites débarbouillettes minces, les purées, la chaise haute, le transat, le porte-bébé, etc. Non pas que j’envisage l’aventure comme un retour en arrière (bon, quoique la perspective de faire une production de purées ne m’enchante guère!), je l’entrevois plutôt comme une chance de revivre tous ces petits moments. Une chance et un grand privilège aussi.
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Quelques précieux moments
Et vous, racontez-moi à quoi vous avez hâte… |
C’est vrai, j’anticipe l’arrivée du bébé plus sereinement qu’à ma première grossesse. On dirait que je sais un peu plus à quoi m’attendre. Et avec les années qui ont passé, j’ai établi un réseau capable de me soutenir, me conseiller (quand je leur demande… pas des distributeurs de conseils préfabriqués et usés!) et m’épauler, voire même juste pour un câlin - même virtuel - pour me dire « ça va aller mieux demain ». Par exemple, enceinte d’Adèle, je craignais un peu les nuits sans sommeil. Puis, finalement, j’ai accouché d’une marmotte qui dormait tout le temps et n’importe où. Cette fois-ci, j’aimerais bien retrouver le même modèle, mais si ce n’est pas le cas, j’ai vu qu’il était possible de « vivre » même en se levant huit fois par nuit. J’ai lu et entendu bien des mamans en manque de sommeil et malgré leurs récits éprouvants, jamais je ne les ai senties profondément malheureuses. Alors, l’arrivée de mini-fiston se passe un peu moins dans la tourmente. Quoiqu’il reste des doutes…, vous verrez plus loin dans la chronique! On ne peut pas être zen tout le temps!
Où accoucher?
J’accouche à l’hôpital, et vous? Écrivez-moi... J’y ai vécu une belle expérience lors de mon premier accouchement. Je m’y suis sentie bien entourée, sans être envahie; épaulée, sans être dirigée et soutenue, sans être jugée. Mon plan de naissance sous le bras, je m’étais présenté par une nuit enneigée à la salle d’accouchement avec toutes mes convictions et mes bonnes intentions! Non, je ne veux pas de perfusion! Non, je ne veux pas de péridurale! Non, je ne veux pas être envahi de gens dans ma chambre! Oui, je vais être capable. Et j’y suis arrivée. J’étais bien préparée, mon chum était prêt à défendre toutes mes convictions et il m’épaulait, j’avais confiance en moi et j’avais un médecin compréhensif, présent et calme.
Je demeure persuadée qu’un accouchement peut se dérouler dans divers lieux : hôpitaux, maisons de naissance, domicile et même dans la voiture en situation d’urgence. Le déroulement de l’accouchement dépend d’abord de la préparation de la femme, de ses croyances et de la perspective qu'elle accorde à cet événement. Je soupire chaque fois qu’une nouvelle maman me dit qu’elle a accouché dans une immense chambre tellement bien décorée et toute neuve. Ce n’est pas, selon moi, la beauté de la chambre qui importe. Une femme peut accoucher n’importe où. Mieux encore, elle accouchera mieux dans une toute petite pièce où elle se sentira en sécurité. L’important n’est pas de s’épancher sur la déco ou la nouvelle peinture d’une chambre. On n’en a rien à cirer du « jaune éclosion » sur les murs quand les contractions s’enchaînent! Ce qui importe vraiment, c’est de s’informer et de s’entourer judicieusement de personnes qui croient en nous et qui nous épaulent. Avec ce bagage, vous pouvez déposer votre valise prête depuis votre 36e semaine n’importe où et vous serez capable d’y arriver!
Accoucher avec qui?
Qui sera là près de vous lorsque vous accoucherez? Écrivez-moi... Aurez-vous une accompagnante? Une sage-femme? Un gynécologue? Un omnipraticien? Votre conjoint? Vos enfants? Votre sœur? Votre mère? Une amie? Préférez-vous une ambiance feutrée ou une musique jouera-t-elle en arrière plan?
Pour ma part, seul mon conjoint m’accompagnera. Je ne me sentirais pas à l’aise d’accoucher en compagnie de personne d’autre. Encore une fois, je vais spécifier que je veux le moins de visite possible dans ma chambre. Pas de résidant en médecine pour m’examiner ni de monitoring surprise ou inutile. Le calme, voilà ce que je veux d’abord et avant tout. Donc, pas de musique ni de grosses lumières. Comme une chatte, je me retire un peu du monde pour m’envelopper dans une quiétude rassurante dans laquelle j’accoucherai. Du moins, je l’espère. Vaut mieux imaginer comment ça se déroulera, c’est un premier exercice de visualisation!
Accoucher… comment?
Je vous en ai parlé la semaine dernière, mais j’aimerais bien savoir comment vous envisagez votre accouchement. Personne ne m’a parlé des techniques ou des méthodes qu’elle souhaite utiliser. Pourtant, il en existe beaucoup. Hypnose, ballon, méthode Bonapace, acupuncture, massage, bain, etc. Je pourrais en faire un résumé dans une future chronique en publiant vos souhaits, vos désirs et vos attentes. Écrivez-moi... C’est à suivre!
Et si…
… un pépin survenait. Une amie d’une amie a accouché à 29 semaines alors que sa grossesse se déroulait bien depuis le début. Sa petite se trouve présentement aux soins intensifs, parée pour un combat décisif.
… mon enfant était « anormal » comme le chante Lynda Lemay dans la très touchante chanson « Ceux que l’on met au monde ».
… pendant une, deux ou trente secondes, bébé manque d’air à la naissance. Comment vivre avec l’irréparable?
… son cœur arrêtait de battre, bêtement du jour au lendemain.
… mini-fiston n’était pas beau.
… tout allait de travers.
… par malheur sa petite chambre n’était jamais habitée par lui.
Et même si je me torture ainsi l’esprit, je ne pourrai jamais prendre une assurance « tout risque ». Ne reste qu’à m’enfoncer dans une mer de confiance en la vie pour ne pas sombrer.
Grossesse naturelle
Pendant les 30 dernières semaines, j’ai pris une Tylénol, le soir de la Saint-Valentin quand la tête voulait m’exploser après quatre heures de torture. J’en ai eu pour des heures à me culpabiliser. Pourtant… Je ne crois pas avoir mis mon enfant en danger pour autant, mais j’ai senti que j’avais dérogé de mon plan initial. Je m’en mets peut-être un peu trop sur les épaules. Autre confession, j’ai aussi pris deux gorgées de bière et je n’ai pas cessé complètement le café. Toutefois, j’ai entrepris plusieurs nouvelles résolutions. Je me suis équipée en infusions médicinales biologiques de la Clef des champs pour casser la grippe, pour renforcer mon système immunitaire et pour les maux de tête carabinés. Et j’ai trouvé le livre La grossesse au naturel, écrit par Zita West qui propose des infos sur les médecines alternatives et les remèdes naturels. Chacun des trimestres est bien expliqué en y abordant l’évolution de la grossesse, le développement du bébé, les maux possibles ressentis et des solutions – naturelles, bien sûr! – pour y remédier. L’auteur accorde une importante place aux thérapies naturelles salvatrices et pour chacune, on trouve de l’info sur les principes de base, les traitements, les mises en garde, les effets et les techniques. Très complet! De plus, chaque sujet ne fait pas plus d’une page double. Ainsi, tout se lit rapidement et on se réfère à d’autres pages pour en savoir plus sur un élément. Presque interactif!
Mes prochaines lectures dans le livre : Le compte à rebours (tiens donc!), La préparation mentale, Nourrir la mère et l’enfant et Antidouleurs naturels.
Et si je laissais le livre avec des post-its sur les notions importantes sur l’oreiller de mon chum?
Bonne semaine!
31e semaine, mai 2006
